
« La détermination de réaliser un rêve, un petit rêve dans une petite vallée, avec des petites gens qui ne demandent pas grand-chose d’autre que de vivre » .
Un petit bouquin de Cédric Herrou pour donner des nouvelles d’une utopie née de cette fameuse bagarre menée contre le « délit de solidarité », menée et gagnée contre les exploiteurs de la xénophobie autant que devant une justice qui le condamnait à huit mois avec sursis. Son crime ? Héberger des migrants passant dans sa vallée, hébétés de peur et de faim. « Vivre heureux en côtoyant la souffrance m’est impossible », dit Herrou. Et tout est là, mais au fond, c’est l’inverse qu’il faut interroger.
Comment faites-vous pour rester passifs devant l’injustice ? Comment ces lâchetés et ces haines ordinaires peuvent avoir pris racine, comment des démagogues peuvent exploiter ces rejets pour se hisser au pouvoir ? Comment celles et ceux qui peuvent aider et partager ne le font pas ? Tous ces « moi-ma-gueule » ne sont pas rares à gauche, chez les révolutionnaires de clavier qui livrent leur message révolutionnaire au monde. Mais il y a aussi des attitudes parfois qui bougent de la part des plus réacs, par l’intermédiaire des mômes par exemple, pas toujours évident de rejeter un môme qui se marre au soleil, et alors pour Herrou, c’est le bonheur de voir des voisins qui détestaient son action d’aide aux étrangers « enlacer une gamine pour qui je me bats, c’est bien plus fort qu’un soutien, c’est une relève ».
Regardez cet entretien avec Rosa, c’est encourageant et c’est le cas de le dire, « Prenons en de la graine », une expression qui va bien avec cette utopie qui marche.
lire aussi :
– (Blast info)
« Nous devons tous êtes des contre-pouvoirs » avec Cédric Herrou
La part d’immigrés en France ne constitue que 10,3% de la population totale. Elle est inférieure à celle de pays comme l’Espagne, le Pays-Bas, Le Royaume Uni, l’Allemagne, la Belgique ou encore le Canada. Pourtant, aujourd’hui, le débat public sur l’immigration est dominé par les questions identitaires, sécuritaires, des politiques de chiffres, des propos outranciers et xénophobes.. Surtout, les politiques actuelles oublient les humains, causent des souffrances immenses et surtout des non sens. A
u début de la crise migratoire de 2016, nombreuses sont les personnes qui ont montré qu’il était possible d’accueillir autrement. Des personnes qui ont changé leur vie et inventé une nouvelle forme de solidarité. Cedric Herrou en fait partie. Ce paysan français est devenu le symbole de l’aide aux exilés après avoir été arrêté et poursuivi en justice pour avoir secouru femmes, hommes et enfants qui traversaient la frontière franco-italienne. Il s’est retrouvé dans la lumière pour avoir combattu la notion de délit de solidarité devant la justice française. Depuis il a accueilli plus de 2500 migrants et a monté une communauté : Emmaüs Roya.
À l’occasion de la sortie de son essai “Une terre commune”, il est venu sur le plateau de Blast pour parler de son combat, de désobéissance civile, de l’actualité et de l’utopie qu’il est en train de construire dans sa vallée : Emmaüs Roya (une des seules communautés Emmaüs à vivre de l’activité agricole et qui accueille des personnes exclues et dans la précarité, de façon inconditionnelle). Une utopie capable de résister. (...)