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le Monde
Centrafrique : l’enquête bâclée de l’ONU sur de possibles viols commis par des casques bleus
Article mis en ligne le 20 novembre 2019
dernière modification le 19 novembre 2019

Interrogatoires « humiliants », échantillons ADN « pourris »… Un rapport confidentiel met en lumière une accumulation d’erreurs qui interrogent sur la capacité des Nations unies à lutter contre les crimes sexuels.

C’est un travail d’autocritique extrêmement sévère. Alors que le mandat de la Minusca, la mission des Nations unies en Centrafrique, vient d’être renouvelé, Le Monde a obtenu un document interne de l’ONU évaluant la qualité de l’enquête menée par l’organisation sur 163 possibles cas de crimes sexuels commis par des casques bleus du Gabon et du Burundi, en majorité sur des mineures. Des faits dénoncés par l’ONG CodeBlue en 2016 et qui se seraient produits à Dékoa, une localité située à 250 km au nord de Bangui.

Dévoilé le 31 octobre par le site spécialisé The New Humanitarian, ce rapport met en lumière une accumulation d’erreurs et de dysfonctionnements qui interrogent sur la capacité de l’ONU à lutter contre ces crimes. (...)

C’est la première version d’un audit commandé par le directeur du Bureau des services de contrôle interne (OIOS), Ben Swanson, en janvier 2017, et remis en avril dernier. Ce service, qui a pour mission de contrôler l’activité des différentes agences de l’organisation, a voulu évaluer la qualité de sa propre enquête menée en 2016 concernant les allégations de violences sexuelles par des casques bleus.

Un tel rapport n’est pas chose commune. (...)

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(...) Tout débute en 2015 lorsque l’ONG International Rescue Committee (IRC) reçoit des témoignages mettant en cause des soldats français de l’opération "Sangaris" et des casques bleus burundais dans de potentielles violences sexuelles commises sur des femmes et des mineures entre 2014 et 2015. L’Unicef est alertée et une équipe se rend sur place. Première incohérence de cette enquête, puisque ce n’est pas à l’Unicef d’enquêter sur de telles allégations mais bien aux pays concernés, rapporte encore le quotidien.

L’OIOS se charge ensuite de ce dossier et lance une opération entre avril et septembre 2016 qui durera 137 jours durant lesquels 437 auditions auront lieu. S’en suit alors une liste d’erreurs et d’imprécisions ; auditions mal préparées et mal menées, informations parcellaires transmises par l’Unicef...