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France 24
Centrafrique : les enfants-soldats peut-être enfin de retour chez eux
Article mis en ligne le 14 mai 2015

Alors que les groupes armés de Centrafrique se sont entendus pour démobiliser tous les enfants de leurs rangs, les ONG espèrent que les libérations débuteront cette semaine. "Save the children" a recueilli des confessions de jeunes soldats.

"J’ai rejoint la Séléka car ils ont tué mon père." À 15 ans, Grâce à Dieu a été témoin de la fureur des rebelles en Centrafrique, tout juste débarqués dans son village. "Je ne les aimais pas mais je ne voyais pas d’autre option. J’ai pensé que je devais rejoindre le groupe pour pouvoir prendre soin de ma famille, étant donné que je suis l’aîné."

Le témoignage de ce garçon, recueilli par l’ONG "Save the children", reflète la situation ambiguë dans laquelle se sont retrouvés certains enfants en Centrafrique à l’arrivée de groupes armés dans leur village : intégrer les rangs de milices ayant tué ou maltraité un proche, afin de protéger sa famille. Un cas de figure auquel a été directement confrontée Cristal : à 16 ans, elle a rejoint la Séléka après que le groupe a emprisonné son grand-frère. "Si je ne les avais pas rejoints, ils ne l’auraient pas relâché", lâche la jeune fille.

En Centrafrique, on dénombre entre 6 000 et 10 000 mineurs, majoritairement âgés de 14 à 18 ans, enrôlés dans les rangs des combattants, tous groupes armés confondus. Une situation alarmante qui pourrait prendre fin, si l’on en croit les accords du Forum de Bangui. Le 5 mai, les groupes armés se sont en effet solennellement engagés à démobiliser leurs jeunes combattants. Sitôt déclaré, l’Unicef a proposé que ces démobilisations débutent jeudi 14 mai, dans la province de Bambari. (...)

x"Tous les matins, on devait faire beaucoup d’exercice physique, on devait par exemple ramper dans de la boue. Ils [les membres de la Séléka] voulaient nous rendre méchants, sans pitié. Quand on partait au combat, c’était nous, les enfants, qui étions envoyés en première ligne." Grâce à Dieu se souvient d’avoir vu des enfants de huit ans enrôlés.

Drogues et esclavage sexuel

Certains enfants-soldats, en majorité des filles, sont également enrôlés comme esclaves sexuels. Mais difficile d’en savoir plus : "L’esclavage sexuel, c’est un sujet tabou, explique René Yetamasso. Les enfants n’en parlent pas, ce sont des choses qui ne se disent pas. Certaines jeunes filles sont aussi victimes de mariages forcés. Très peu d’entre elles sont de toute façon envoyées au front." (...)