
En février 2014, Le Point publiait, sous le titre (légèrement) provocateur « Combien coûte vraiment un poste de fonctionnaire ? », un article accumulant amalgames, idées reçues, désinformation et conclusions erronées – comme nous l’avions souligné en nous demandant à notre tour : « Combien Le Point coûte-t-il à la nation française ? »…
Apparemment satisfait de sa démonstration tordue, l’auteur, Jean Nouailhac, récidivait quelques semaines plus tard, cette fois à propos des fonctionnaires territoriaux, et avec toujours la même logique hémiplégique qui consiste à ignorer (sciemment… ou non) la valeur des services qu’un fonctionnaire rend par son travail, comme les cotisations qu’il paie, et à décréter que les salaires et pensions qui lui sont versés tout au long de sa carrière puis de sa retraite ne représentent qu’un « coût » pour la collectivité…
Voilà ce que cela donne dans ce nouvel opus intitulé « Encore 31 000 fonctionnaires de plus dans la "territoriale". Accablant ! » (...)
Évidemment, Jean Nouailhac est libre de ses commentaires et libre de penser que les fonctionnaires sont pléthoriques et dispendieux, encore faudrait-il qu’il le prouve autrement que par des raisonnements (très) personnels et des affirmations fantaisistes… Mais peut lui chaut, puisqu’avec ce dernier article, Jean Nouailhac fait coup double : il caresse ses lecteurs dans le sens de leurs préférences et de leurs croyances idéologiques – quitte à prendre quelques libertés avec les faits –, et il innove avec une nouvelle méthode d’enquête qui ne coûte rien et dispense d’effectuer la moindre recherche – quitte à prendre des libertés avec quelques règles élémentaires du métier, comme la vérification des faits… De la belle ouvrage en somme !