
L’annonce du lancement de Le Média a froissé une partie des médias alternatifs. Dans cette tribune, un de ses fondateurs inscrit l’action du projet télévisuel dans l’« histoire de l’information alternative » et invite à travailler en commun.
Je me couvre la tête de cendres. Je suis l’un des rédacteurs du Manifeste pour un média citoyen, qui a été publié le 25 septembre dans le journal Le Monde, et j’ai donc notamment co-écrit ses deux premières phrases :
Quand l’information et la culture sont trop souvent traitées comme des marchandises, quel rôle les citoyen·ne·s peuvent-ils encore jouer pour faire vivre le pluralisme et le débat ? Cette question appelle une réponse qui ne saurait attendre. »
La première phrase pose une question qui est parfaitement fondée et les deux adverbes que nous avons accolés, « trop » et « souvent », étaient supposés faire comprendre que le phénomène dénoncé d’emblée ne se produisait fort heureusement pas… « toujours ». Mais la seconde phrase n’en manquait pas moins de clarté et a donc fait craindre à nombre de médias alternatifs qui avaient très largement précédé notre Manifeste, que nous sous-estimions leur travail, voire que nous l’ignorions. (...)
Même si la création d’un grand média audiovisuel alternatif, c’est-à-dire d’une véritable télévision pluraliste se réclamant des valeurs que notre Manifeste exprime, serait une nouveauté en France, il n’empêche que nous aurions dû, dans ledit Manifeste, nous positionner explicitement par rapport à ce que je ne vais pas appeler nos ancêtres, car ils ont plus que jamais bon pied bon œil, mais nos aînés, nos précurseurs, et surtout nos amis. Et c’est d’autant plus vrai que nous ne concevons pas Le Média sans l’établissement d’une étroite et permanente collaboration avec eux. (...)