
En Chine, dans la région musulmane du Xinjiang, les troubles ethniques se poursuivent tandis qu’une partie de la population rejette la tutelle des autorités chinoises.
Alors que l’écrivain et économiste ouïghour Ilham Tohti se trouve détenu depuis le 15 janvier 2014, pour sa critique de la politique de Pékin dans la région, certains écrivains ont adressé une lettre ouverte au président, réclamant sa libération. Au rang des signataires du courrier publié par le Guardian, figurent notamment Paul Auster, Jennifer Egan, Siri Hustvedt ou encore Salman Rushdie.
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Dans la région du Xinjiang, le gouvernement chinois a doublé son budget alloué à la lutte antiterroriste cette année. Les opérations de répression se renforcent officiellement contre le terrorisme et l’extrémisme religieux, selon Pékin, qui encourage notamment les habitants à la délation. Des primes sont actuellement promises à ceux qui dénonceraient les hommes portant la barbe et ceux pratiquant des activités religieuses illégales. Une partie de la communauté musulmane doit se sentir entravée en ses pratiques culturelles.
L’érudit Ilham Tohti, avait lancé un site web en 2005, pour encourager le dialogue entre les Ouïgours et les Hans dans la région en proie aux tensions. Après avoir été arrêté une première fois en 2009, puis libéré, il a finalement été cueilli à son domicile par plus d’une trentaine de policiers au cours du mois de janvier dernier, et se trouve accusé de séparatisme. Si l’écrivain est jugé coupable par la justice chinoise, il risquerait une peine de réclusion à perpétuité, voire la peine de mort. L’accès à un avocat lui aurait été refusé.
Pour les signataires de la lettre ouverte, le sort de l’accusé aura « des répercussions profondes pour l’avenir de la Chine ». Ils soutiennent que si l’homme a fondé un site pour encourager au dialogue, en revanche il n’aurait jamais prôné la violence ou promu un agenda politique. (...)
Aujourd’hui, 35 écrivains se trouveraient toujours emprisonnés dans le pays, parmi lesquels le Nobel de la paix 2010, Liu Xiaobo.