
Au CADTM, on sait trop bien ce que c’est d’être flippéE, voire découragéE, par toutes ces questions sur lesquelles on sèche. Du coup, inspiréEs par nos meilleurEs piqueurs et piqueuses (notre famille, nos potes, le pizzaiolo d’en face, les gens que l’on rencontre en animation), le CADTM Liège a organisé plusieurs sessions d’élaborations collectives d’éléments de réponse à ces piques (qu’elles soient d’ordre technique ou plus « politique »).
Ce travail a engendré une brochure que vous pouvez retrouver en entier ici.
(...) => Pour la première fois en Europe depuis 1985 un gouvernement ferme donc ses banques et applique un contrôle strict des mouvements de capitaux. (...)
Mais comment et dans l’intérêt de qui ?
Les plus petits actionnaires et créanciers (pas la BCE) ont assumé des pertes. Concernant les déposantEs, le gouvernement d’alors a, volontairement, laissé passer une dizaine de jours entre l’annonce de ces mesures et leur application. |1| Cela a permis aux déposantEs les plus riches – dont les oligarques russes et riches britanniques – de sortir leurs euros (entre 4 et 6 milliards) du pays.
L’exemple de Chypre montre qu’on peut tout à fait utiliser le bail-in (voire la fiche suivante) et établir un contrôle strict des mouvements de capitaux, élément fondamental dans la gestion d’une crise bancaire et ce, en accord avec le droit européen |2|, mais pas de cette manière.
À la place de cette saignée, on aurait pu socialiser les banques pour arrêter l’hémorragie et faire assumer les pertes par les plus gros actionnaires, les plus gros créanciers (dont la BCE) et les titulaires de comptes supérieurs à 250.000 € (de manière fortement progressive), par exemple. Cette alternative nécessiterait en effet une fermeture des banques et un contrôle strict des mouvements de capitaux.