
Le plus important des groupes de guérilla de Colombie a accepté de libérer l’ensemble de ses soldats âgés de moins de 15 ans. Saluée par les groupes de défense des droits de l’enfant, cette initiative vient toutefois nous rappeler que le recours aux enfants soldats reste d’actualité dans les divers conflits armés qui secouent la planète.
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont pris cet engagement à Cuba, dans le cadre de pourparlers visant à mettre fin à cinquante ans de conflit contre les gouvernements successifs. L’administration du président colombien Juan Manuel Santos et les FARC doivent à présent s’entendre sur les modalités de retour à la vie civile de ces enfants soldats.
« UNICEF se tient prêt à collaborer à la libération et à la réintégration de tous ces enfants au sein de leur famille et de leur communauté, conformément au droit national et international », a déclaré Roberto de Bernardi, le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance en Colombie, dans un communiqué en date du 16 mai.
La réintégration est l’un des aspects les plus complexes de la démobilisation. Libérer des enfants soldats est une chose, mais pour quel avenir ? Ils ont bien souvent été privés d’éducation, et leurs seules compétences sont celles qu’ils ont acquises sous les armes. Les organisations d’aide humanitaire viennent en aide aux ex-enfants soldats via le financement de programmes visant à leur offrir une éducation, à les former professionnellement et à leur accorder des micro-prêts pour démarrer de petites entreprises - mais les enfants ont souvent des difficultés à s’adapter à leur nouvelle vie.
Selon les principes adoptés lors d’une conférence organisée par UNICEF à Paris, un enfant soldat est toute personne âgée de moins de 18 ans « qui est ou a été recrutée ou employée par une force ou un groupe armé, quelle que soit la fonction qu’elle y exerce », ce qui englobe les rôles autres que celui de combattant - cuisinier ou porteur, par exemple.
Les groupes rebelles ne sont pas les seuls à recruter des enfants soldats. Certaines armées nationales le font aussi. (...)