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Cinquante années après les événements de mai 1968...L’enseignement supérieur marchandisé et mondialisé
Dossier L’enseignement supérieur marchandisé et mondialisé
Article mis en ligne le 24 mai 2018

Cinquante années après les événements de mai 1968 personne ne pourrait reconnaître les traits de l’enseignement supérieur tant en France qu’à l’étranger.
Certes, la masse de la population universitaire s’est formidablement accrue, mais là n’est pas l’essentiel. Le statut et la conception de cet enseignement ont complètement changé et ont été profondément marqués par la vague de libéralisme qui a submergé la planète

Il y a cinquante ans le débat et les revendications estudiantines portaient déjà sur la gratuité mais également sur la contribution des études et de la formation à l’enrichissement des pays.
La logique posait d’envisager un « salaire » étudiant comme rémunération de l’apport
collectif généré. On mesure aujourd’hui le chemin parcouru devant le coût des études toujours plus élevé et présenté comme un retour sur investissement et devant être géré comme tel, c’est-à-dire faisant appel au besoin à l’endetement personnel.

Partout le néolibéralisme a bouleversé ce secteur en organisant la hausse des frais d’inscription, le développement des prêts étudiants et en organisant à l’échelle du monde une hiérarchie entre établissements supérieurs permettant àceux-ci, grâce à des « classements » mondiaux incohérents de justifer toujours plus de l’élévation des tarifs.

L’esprit d’entreprise a tellement gagné le secteur que chacun cherche à fusionner et apparaître ainsi plus visible à l’échelle mondiale. Bien sûr sans aucune considération
pédagogique.

Une masse croissante d’étudiants s’endette et entre dans la vie professionnelle avec les difficultés que l’on sait. Le boulet est tel qu’on estime qu’un tiers de ces dettes – évaluées déjà à 100 milliards d’euros — ne seront jamais remboursées par cette génération d’étudiants endettés. Une bulle spéculative est en train de se former
avec ces dettes étudiantes que l’on commence à titriser et mélanger à d’autres titres toxiques et à revendre à des banques abusées, répétant le mécanisme de la crise des subprimes américaines de 2008.

Cette situation a nourri des luttes étudiantes aux États-Unis, au Canada et au Chili notamment, certaines victorieuses. Elle en appellera d’autres, tant la situation est explosive.

Dossier L’enseignement supérieur marchandisé et mondialisé
91 - L’enseignement supérieur marchandisé et mondialisé [Présentation]
93 - Aurélien Casta, La lente affirmation des prêts étudiants et des frais d’inscription en Angleterre (1979-2012)
111 - Jean-Rémi Carbonneau, Mélissa Desrochers, Médias et printemps étudiant au Québec 2012
133 Wiktor Stoczkowski, « Une grenouille vit un boeuf qui lui sembla de belle taille... », ou comment (ne pas moderniser les universités françaises