
Clara Weil, 27 ans, a commencé la musique très jeune, dès la fin de la maternelle. Flûte traversière, chant, répertoire essentiellement classique. Passé son bac, s’est orientée un peu plus vers le jazz et la musique improvisée avec l’intention affichée d’en faire son plaisir, sinon son gagne-pain.
De retour dans sa ville natale de Strasbourg, Clara s’est entichée de musique tzigane. En 2009, avec quelques amis de conservatoire, elle a fondé le groupe Lubenica, consacré comme son nom l’indique à sa nouvelle musique de prédilection.
De la musique à l’humain
« Au début, mon intérêt était surtout musical. Ce que j’aimais dans la musique tzigane, c’était la joie qu’elle transportait, l’évocation du voyage, un rapport à la musique plus humain, fondée sur l’oralité. »
De la musique à l’humain, il n’y avait effectivement qu’un pas que Clara franchit avec plusieurs voyages en Bosnie, Bulgarie, Macédoine, Roumanie. (...)
C’est en juin 2013, que le déclic va se produire, lors d’un concert donné par le groupe Lubenica dans l’enceinte de l’Espace 16, un campement autorisé de Roms dans la ville de Strasbourg.
« J’y ai rencontré les éducateurs. Je leur ai fait part de mon projet. C’est comme ça que tout a commencé. »
La jeune femme n’est pas du genre à se contenter de théoriser longtemps ses idées, à s’embarrasser de mille questions inutiles. À partir de novembre, Clara pilotera une animation destinée aux enfants Roms autour d’un imagier inspiré de contes et de chants tziganes. Sans oublier bien sûr de continuer à jouer et à chanter.