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Code barre et nouveau monde
Article mis en ligne le 1er novembre 2016
dernière modification le 28 octobre 2016

« Le code barre. Pour le générer, il a fallu utiliser - et donc auparavant produire - une imprimante (laser, par exemple), une machine complexe contenant de nombreux composants et connectée à d’autres machines complexes : tout d’abord, un processeur (silice, aluminium ou cuivre, tungstène) soudé (or, argent, palladium) à un circuit imprimé (fer, aluminium, silice) lit les informations qu’un ordinateur (aluminium, plomb, or, zinc, nickel, étain, argent, fer, platine, palladium, mercure, cobalt, antimoine, arsenic, baryum, béryllium, cadmium, chrome, hafnium, indium, pétrole) a écrit sur la barrette de mémoire vive (cuivre, or, argent, et matériau isolant) et les convertit en impulsions destinées … »

La page 134 du livre Extractivisme d’Anna Bednik est remplie avec le seul énoncé des nombreux métaux composant les diverses machines indispensables à l’utilisation d’un « simple » code barre, devenu aujourd’hui universel. Or tous ces robots de plus en plus complexes ont une vie très courte. Après quelques années il faut en fabriquer de nouveaux tout aussi gourmands en métaux et énergies fossiles extraits des sous-sols de la planète.

Ainsi pour continuer à faire fonctionner notre société marchande globalisée, toujours plus connectée, totalement dépendante de cette high-tech, il faudra creuser des espaces toujours plus grands, plus profondément, avec toujours plus de désastres environnementaux, de pollutions et de réchauffement climatique. Pour obtenir, parfois moins d’un gramme d’or, il faut aux multinationales, dans les grandes mines des Andes, broyer une tonne de roches et l’arroser ensuite d’énormes quantités d’eau mélangée à du cyanure et d’autres poisons pour agglomérer la poudre d’or (lixiviation), avec des pollutions de l’eau dramatiques et des risques immenses en aval. (...)

ne sortie du modèle consumériste et gaspilleur est possible et s’imposera avec ou malgré nous. Pour construire un autre monde, il nous faut changer notre imaginaire. Nous avons tous à comprendre que l’économie de moyens et la sobriété aussi bien sur le plan alimentaire que sur celui du matériel est une voie qui n’est pas régressive. Bien au contraire, car le bonheur, le bien vivre se trouvent dans le partage, la mise en commun des savoirs et des outils. L’appropriation de la nature, l’individualisme exacerbé, l’hybris de l’accumulation infinie nous ont plongés dans la peur. Ils nous ont mis face à la finitude de notre monde, de notre humanité. L’extractivisme des ressources naturelles, sur lequel nous avons bâti la modernité se révèle être un désastre. La croissance des inégalités est devenue explosive et le réchauffement climatique sera très bientôt incontrôlable. Oublions les paillettes du monde qui ne veut pas mourir, soyons les sages-femmes attentives de celui qui naît.