Ghorban est parti seul de l’Afghanistan. Après des mois d’un périple dangereux, il est arrivé clandestinement en France. Il avait 12 ans. Les réalisateurs Claire Billet et Olivier Jobard l’ont suivi pendant huit ans. Dans les foyers pour mineurs isolés, dans son collège puis son lycée, auprès de son psychothérapeute… Une immersion rare et sensible à découvrir sur Mediapart.
« Pour les immigrés, chaque jour compte », dira un jour Ghorban. L’attente est longue et, quand on est enfant ou adolescent, incompréhensible : attendre des papiers, l’inscription à l’école, une place dans un foyer, un rendez-vous chez le juge…
Ghorban, clandestin afghan, avait 12 ans quand il est arrivé en France après six mois d’errance à travers le monde. Recueillis par les équipes de Médecins sans frontières, il sera placé en foyer pour mineurs isolés et suivi par un psychothérapeute de l’association. Par l’écoute et l’attention qu’il porte à Ghorban, ce professionnel permet au film d’approcher les tensions et les désirs qui animent ce jeune migrant : l’extrême envie et besoin d’apprendre, le chagrin de ne pas voir sa mère, le regard sur les filles, la colère contre un éducateur, les cauchemars du passé…
Car quand il n’est pas dans ce cabinet, Ghorban est un enfant comme un autre : il joue au foot, apprend ses leçons, attend les résultats du bac et se passionne même pour l’élection présidentielle française.
Loin des propos abjects entendus dernièrement sur CNews, ce film réussit le pari, en 1 h 30, de montrer la détermination, la résilience, le courage et la volonté, dont fait preuve ce gamin qui va devenir adulte afin de se faire accepter par ce pays d’adoption.