
Peuple de chasseurs-cueilleurs de la région du Guaviare, au Sud-Est de la Colombie, les Nukak ont été chassés de leur territoire par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), un mouvement de guérilla. Le peuple autochtone représentait, en effet, une menace pour la sécurité de leurs opérations illégales dans la région.
Mais, depuis qu’ils ont quitté la forêt, en 1988, plus de la moitié des Nukak sont morts, principalement des suites de maladies bénignes transmises par les étrangers. Les survivants dépendent désormais des aides gouvernementales mais ils peinent à s’adapter à un mode de vie sédentaire, établi en périphérie des villes. Ainsi, comme en témoigne Joaquin Nuká, un leader nukak d’Amazonie colombienne, la nourriture fournie est bonne mais elle est mauvaise pour les enfants dont l’organisme n’est pas habitué à « la nourriture des blancs ».
(...) comme le déclare Stephan Corry, directeur de l’organisation Survival International : « Les Nukak et bien d’autres groupes indiens sont de loin les plus touchés par les vaines mesures anti-drogues du gouvernement ».
Vice-président du Comité colombien des droits de l’homme, le sénateur Alexander López a estimé que les déplacements forcés représentaient une grave menace pour des communautés indigènes telles que les Nukak ou les Jiw. Il a également affirmé que leur mode de vie devait être protégé avec dignité. (...)