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Greek crisis
Comité... décentré
Article mis en ligne le 31 juillet 2015

Les slogans restent, la liberté peut attendre. La Troïka, renforcée car promue en Quadriumvirat du nouveau caciquisme, loge de nouveau à Athènes, à l’hôtel Hilton plus précisément d’après le reportage. Les ministres SYRIZA, Tsakalotos et Stathákis s’y sont rendus dès vendredi matin (31 juillet), histoire de “prendre contact” avec les représentants de... l’ordre financieriste (FMI, BCE, Commission européenne et MES). Mafias... respectables.

Les mesures de sécurité prises sont draconiennes, la garde rapprochée ainsi mise en disposition des Troïkans pour les besoins de leurs déplacements entre les hôtels de luxe et les... secteurs des “négociations” tenus secrets, est alors plus importante que jamais auparavant, tout cela, aux frais... de la colonie, les exécutants de la mafia financieriste ne se sentent pas très à l’aise à Athènes, ils ont raison.

Juillet 2015 s’achève dans un imbroglio alors tragique. “NON, la Grèce n’est pas une colonie. Nous pouvons autrement”, tel était le slogan essentiel Place de la Constitution, lors du grand rassemblement du “NON” le 3 juillet. Alexis Tsipras y avait été acclamé par les Athéniens ; depuis, ils ont été fâcheusement renvoyés dans leur sphère privée, et pour ce qui (leur) reste de l’été grec, ils préféreront... si faire se peut, occuper les plages d’Attique. (...)

La direction de SYRIZA vise ainsi tout simplement, à valider la mutation de notre formation politique en faisant de lui un parti du mémorandum, et cela, au moyen de l’organisation d’un congrès, où certains courants en seront ouvertement écartés. Au même moment, la politique menée par le gouvernement, intensifie jour après jour, la frustration et la démobilisation de milliers de membres et amis de SYRIZA”. SYRIZA, parti désormais mutant et... mutilé. (...)

En réalité et d’après mes sources, la Plateforme de Gauche réunira ses membres prochainement pour se déterminer face à la situation. L’idée d’un nouveau mouvement politique à gauche (et étant donné que l’Aube dorée peut devenir le deuxième parti en Grèce), est dans les urgences du temps qui court. Donc acte ? (...)

De son côté, Míkis Theodorákis, vient de publier un nouveau manifeste, aussitôt approuvé par de nombreuses autres personnalités en Grèce. Les mots sont bien pesés. Par son appel, il demande à “faire respecter toute la volonté du peuple grec, comme il s’est exprimé lors du référendum du 5 Juillet et ainsi, stopper l’avancée du mémorandum qui conduira à la destruction et à l’esclavage”.

Parmi les premiers signataires du texte, et à part Geórgios Kasimatis, professeur de droit constitutionnel à l’Université d’Athènes, se sont joint à l’appel, Yórgos Vichas, cardiologue membre du conseil de l’Ordre des Médecins d’Athènes et initiateur du Centre médical solidaire d’Ellinikón (candidat non élu SYRIZA aux élections de janvier 2015), Státhis Kouvelákis, professeur au King’s College de Londres (membre du Comité Central SYRIZA), Dimítris Belandís avocat (membre du Comité Central SYRIZA), Katerina Thanopoúlou (Comité central SYRIZA et Vice-présidente de la Région d’Attique), le caricaturiste Státhis, l’Ambassadeur Thémos Stoforopoulos et le journaliste Mihális Stylianou, directeur de la Radiodiffusion française en langue grecque pendant la dictature des Colonels.

L’appel a fait valoir que “le programme des memoranda, mis en place depuis 2010, viole ouvertement la Constitution, tout comme il viole le droit européen et international. Il a également déjà causé le plus grand désastre économique et social en Europe (occidentale) depuis 1945. La Grèce, est ainsi utilisée comme un ‘ras de laboratoire’ pour tester en avant-première, les méthodes de destruction de l’État social et de la démocratie en Europe”. (...)

“Pour maintenir alors les conditions morales et matérielles les plus élémentaires, nécessaires à la survie du peuple grec, ce programme doit être interrompu, de préférence en accord avec les autres pays de l’UE, ou, si cela est impossible, de façon unilatérale. Il n’y a pas d’autre moyen pour sauver la Grèce et le peuple grec. Ce nouvel accord lequel a été signé sous l’effet de l’humiliation et en usant de moyens illégaux, se traduira par l’accaparement des biens publics et privés des Grecs, y compris, leurs résidences principales, leurs terres agricoles ainsi que les banques du pays.”

Míkis Theodorakis (et les autres signataires du texte) critiquent le gouvernement “pour avoir agi après le référendum comme si les Grecs avaient voté ‘OUI’, car, au lieu d’organiser la défense du pays, le gouvernement a au contraire, propagé au sein de la population le découragement, la peur et la panique. D’ailleurs, les deux partis qui gouvernent après avoir incarné la lutte contre le mémorandum pendant trois ans et cela jusqu’à la dernière minute, (ils) n’ont pas été préparés et ils n’ont pas préparé le peuple grec et le pays non plus, devant la possibilité très probable de la rupture (vis-à-vis de la Troïka)”.

Les signataires exhortent “le peuple grec, dans l’un des moments les plus dramatiques de son histoire : il ne faut pas perdre son courage car il faut se souvenir de ce que les ancêtres des Grecs d’aujourd’hui avaient enduré, et ils ont survécu après avoir résisté et finalement vaincu, durant l’occupation allemande de 1941 à 1944 et suite à la terrible famine de 1941-1942. La fierté et le patriotisme des Grecs finiront par prévaloir face à la peur, ainsi la Grèce, la Démocratie et le l’Europe démocratique remporteront autant cette bataille.”

“Les Grecs doivent tirer toutes les conclusions qui s’imposent après tant d’expériences douloureuses, mais finalement nécessaires, et alors former un front de résistance enfin sérieux pour ne plus faire confiance par aveuglement, aux sauveurs improvisés, aux aventuriers ou aux opportunistes. Devant le nouveau totalitarisme des financiers, plus dangereux que les totalitarismes des années 1930 et 1940, nous n’avons guère de choix, nous devons nous unir pour combattre et nous devons le faire maintenant. Demain peut-être il sera trop tard pour toute l’Europe, pour toute l’Humanité.” (...)