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Comment l’industrie du plastique tente de réhabiliter le tout-jetable avec la pandémie
Article mis en ligne le 26 mai 2020

Les industriels du plastique repassent à l’offensive contre l’interdiction de leurs produits jetables, comme les sacs. Le plastique serait plus efficace contre le coronavirus, prétendent ses fabricants sur la foi de leurs propres rapports, démentis par des études scientifiques indépendantes. Face à ce lobbying, l’Union européenne tient bon... pour l’instant.

Les masques chirurgicaux à usage unique, qui ne peuvent être portés que quatre heures sous peine de perdre leur efficacité, sont composés essentiellement de polypropylène, de polystyrène, polycarbonate, polyéthylène et polyester : toutes des matières dérivées du pétrole. Pour des raisons d’hygiène, ils sont parfois emballés dans des barquettes de polystyrène et recouverts d’un film plastique... Depuis plusieurs semaines, des masques usagés recouvrent les plages de Hong-Kong [2] et jonchent depuis quelques jours les rues de l’hexagone.

Au point de susciter l’indignation des éboueurs contraints de ramasser ce matériel qui peut être souillé par le virus. (...)

« On en parle de ceux qui jettent leur masque et mouchoir par terre ? Aucun respect, nous sommes éboueurs, mais nous avons une famille, ce n’est pas compliqué de jeter ça dans une corbeille de rue. » ont interpellé les éboueurs de Paris sur leur compte twitter début mai.

Le ministère du Travail encourage l’usage unique et le plastique

Côté entreprises, le recours aux lingettes jetables pour nettoyer les locaux de bureaux est encouragé, de même que la fourniture de bouteilles d’eau aux salariés en remplacement des points d’eau potable. Les recommandations en la matière émanent du ministère du Travail qui a élaboré des fiches conseils face au Covid-19 sur les lieux de travail. « Pendant la pandémie, suspendez de préférence l’utilisation des fontaines à eau au profit d’une distribution de bouteilles d’eau individuelle », conseille ainsi le ministère, qui suggère aussi aux employeurs d’inviter « chacun à venir avec sa gourde ». (...)

Ces recommandations du gouvernement français ne prennent pas en compte la persistance du Covid sur la matière plastique. Au moins trois études publiées respectivement dans The journal of hospital infection en février 2020, The New England Journal of Medicine en mars et The Lancet en avril, s’accordent pour dire que le Covid-19 est stable sur les surfaces en plastique jusqu’à trois, voire neuf jours. Le virus serait moins persistant sur les matières en carton ou en cuivre.