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Comment la Troïka et la Grèce ont violé leurs obligations internationales au moment de la conclusion des memoranda et des conventions de prêt ?
Article mis en ligne le 7 juillet 2015
dernière modification le 6 juillet 2015

Le chapitre 7 du rapport présenté le 18 juin 2015 par la Commission pour la vérité sur la dette grecque démontre à la communauté internationale et aux autorités grecques |1| que tant les prêteurs (14 Etats membres de la zone euro, la Commission européenne, le FESF, la BCE et le FMI) que les autorités grecques ont violé leurs obligations internationales en matière de protection des droits humains. Ce chapitre prouve clairement que les prêteurs et les autorités grecques étaient pleinement responsables ces violations.

La Grèce est responsable en premier lieu des violations décrites au Chapitre 6. Toutefois, dès lors que ces mesures ont été imposées à la Grèce par les différents prêteurs, ces violations engagent également la responsabilité juridique de ces créanciers. Tel est le cas des États membres de la zone euro (les « prêteurs ») signataires de plusieurs instruments protégeant les droits humains, comme le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) et la Charte sociale européenne (CSE). En outre, en participant à ce programme, les institutions européennes (la Commission européenne et la Banque centrale européenne) devaient également prendre en compte les dispositions de la Charte des droits fondamentaux (CDF), le Traité sur l’Union européenne (TUE) et le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). Enfin, le FMI et ses membres ont l’obligation de respecter les droits humains et les libertés fondamentales lorsqu’ils imposent des programmes d’ajustement.

Aucun de ces acteurs n’a en outre respecté les exigences les plus élémentaires en matière de prévention des atteintes aux droits humains. Que ce soit en amont ou en aval, aucune étude d’impact n’a été conduite alors qu’il s’agit d’exigences juridiques et politiques fondamentales du droit de l’UE et du droit international. (...)

Concernant la procédure prévue par la Constitution grecque, tant les Protocoles d’accord que les conventions de prêt, qui ont dépouillé la Grèce de la plupart de ses droits souverains, sont des accords internationaux et auraient donc dû être ratifiés par le Parlement hellénique. À ce titre, la Constitution grecque a donc été violée. Par ailleurs, les deux clauses de délégation de pouvoir au Ministre des finances lui permettant de prendre des décrets afin d’appliquer les mesures budgétaires nécessaires pour atteindre les objectifs du programme d’ajustement sont manifestement anticonstitutionnelles.

Enfin, certaines des clauses stipulées dans les accords entre la Grèce et ses créanciers sont abusives et démontrent que la Grèce a bien été contrainte de renoncer à des pans importants de sa souveraineté. (...)