
Le gouvernement présentera la réforme de l’assurance-chômage le 17 juin. Au menu : bonus-malus sur les cotisations chômage patronales pour freiner l’abus des contrats courts, dégressivité des allocations pour les hauts revenus mais aussi durcissement des conditions d’accès à l’indemnisation. Il faudra avoir travaillé l’équivalent de six mois durant les 24 mois précédents au lieu de quatre mois durant 28 mois actuellement.
La réforme imposera notamment une dégressivité des allocations au bout de six mois pour les très hauts revenus (seniors exclus) au-dessus d’un plancher d’indemnisation, non connu à ce jour. Un mécanisme de type bonus-malus pour pénaliser les employeurs qui abusent des contrats courts, fera aussi partie du paquet final. Reste à savoir si la mesure sera étendue à toutes les entreprises ou limitées aux secteurs dans le collimateur. Reste aussi à connaître les fourchettes de variation des cotisations chômage patronales.
Durcissement des conditions d’accès
Autre mesure qui se dessine, toujours selon nos informations : un durcissement des conditions d’accès à l’assurance-chômage. (...)
Les conditions d’affiliation du régime français resteraient néanmoins après cette réforme plus favorables que dans nombre d’autres pays européens (un jour sur deux en Allemagne par exemple). Au passage, la règle qui veut qu’un jour travaillé donne droit à un jour indemnisé restera. En d’autres termes, la durée d’indemnisation sera de six mois minimum. (...)
Les précaires touchés ?
Combien de personnes, du fait d’un quantum de travail insuffisant, ne seront pas indemnisées alors qu’elles pourraient l’être aujourd’hui ? Combien d’économies seront réalisées, sachant que la réforme est censée faire baisser les dépenses de l’Unédic de 1 à 1,3 milliard en année pleine ? Les réponses à ces questions ne sont pas connues, mais on peut en avoir une idée en se référant à la négociation des partenaires sociaux cet hiver .
A leur demande, l’Unédic avait évalué plusieurs scénarios dont un - passage à quatre mois sur 24 - est le plus proche de celui du gouvernement. Résultat : 11 % d’allocataires impactés - soit 236.000 - et 160 millions d’euros d’économies, en régime de croisière. Les syndicats ne manqueront pas de dénoncer une attaque contre les plus précaires.
Plus de moyens pour Pôle emploi
Reste « LA » grande inconnue de la réforme, à savoir ce qui va advenir des formules de calcul de l’allocation-chômage, de cumul allocation-revenu du travail, ou de rechargement des droits. Pour le gouvernement, l’effet combiné de ces règles n’incite pas assez à la reprise d’un emploi durable, ce que pensent beaucoup de Français .