
« Do it yourself ! » : Une association nantaise, créée en 1981 et spécialisée dans la mécanique, applique le principe du « faire soi-même » depuis plus de trente ans. Cinq mécanos apprennent aux 350 adhérents à se débrouiller pour réparer leur véhicule. Le tout dans une ambiance très familiale. Avec la crise, les adhésions grimpent en flèche.
(...) Les 350 adhérents – dont une centaine de femmes – apprennent ici à entretenir leur propre véhicule au contact de professionnels rompus à l’exercice. L’organisation est bien huilée. « Quand un adhérent souhaite réaliser des réparations, il prend rendez-vous et un emplacement lui est réservé, explique Christian, mécano depuis quatorze ans à l’Atelier. Tout le matériel est à sa disposition, et l’équipe des permanents l’aide si besoin. »
Cinq mécaniciens professionnels travaillent pour cette association, créée il y a trente et un ans au fond d’une petite cour pavée. Tous en contrat à durée indéterminée. Ni emplois aidés, ni subventions, l’Atelier – propriétaire des locaux qu’il occupe – fonctionne grâce aux adhésions. Une aide publique de 4 000 euros, pour faciliter l’accès des adhérents à faible revenu, vient compléter le budget annuel, qui s’élève à 160 000 euros. (...)
En partageant un savoir mécanique monnayé très cher par de nombreux garagistes, l’association nantaise offre une alternative économique à des automobilistes de plus en plus étranglés financièrement. « Si les salaires avaient augmenté de la même façon que les prix des pièces autos en trente ans, ça se saurait, commente Christian, le mécano. Le problème, c’est qu’un nombre grandissant d’automobilistes roulent dans des véhicules mal entretenus car ils n’ont plus les moyens de faire face aux dépenses. Nous, on refuse cette réalité. » (...)
Le montant de l’adhésion à l’association – compris entre 420 et 670 euros par an – est calculé en fonction des revenus et de la situation familiale de ses membres. Le fonctionnement est mutualiste : aucun paiement supplémentaire à l’acte n’est pratiqué. Les adhérents s’inscrivent au planning autant de fois qu’ils le souhaitent. Ce fonctionnement semble rassurer les automobilistes : « Depuis la crise de 2008, le nombre d’adhérents a augmenté de 20 % », souligne un permanent. (...)