Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Comment se libérer de la publicité, arme de séduction massive des multinationales
Article mis en ligne le 15 juin 2020

Dans un rapport sur la publicité publié mardi 9 juin, des associations montrent comment les multinationales s’en servent pour pousser à la surconsommation, blanchir leur image, et faire pression sur les médias. Des solutions pourraient endiguer cette influence néfaste.(...)

Dans ce document de plus de 200 pages, élaboré avec 22 associations [1] et des experts universitaires, les auteurs décortiquent le rôle central de la publicité et la communication des multinationales dans la surconsommation, et dressent des recommandations pour réguler les activités d’influence de ces entreprises.

En France, 31 milliards d’euros seraient dépensés, annuellement, dans la publicité, la communication commerciale et le marketing promotionnel. Pour les auteurs du rapport, ces dépenses suscitent la surconsommation, c’est-à-dire la consommation de produits et de services dont l’acheteur n’a pas réellement besoin. (..)

Le secteur automobile promeut les SUV, qui sont la source de fortes émissions de CO2 (...)

Le caractère pulsionnel de consommation des chaînes de restauration rapide est également entretenu par la publicité : en 2018, McDonald’s — qui génère 115 tonnes d’emballages par jour en France —, Burger King et KFC ont dépensé ensemble plus de 350 millions d’euros de publicité en France.(...)

La publicité accélère aussi le remplacement d’objets qui fonctionnent encore. « L’obsolescence peut en effet moins résulter de la défaillance programmée d’un produit que d’un travail d’influence sur le consommateur : une obsolescence stimulée par le marketing », précisent les auteurs. En clair, des innovations mineures permettent de promouvoir des « nouveautés » comme pour les smartphones, déployés en gammes et en séries.(..)

« Tant et si bien que 88 % des smartphones sont changés alors qu’ils fonctionnent encore ! déplore Renaud Fossard. Nous ne nions pas le libre arbitre des individus, mais les entreprises ont une trop grande latitude pour orienter l’économie, influencer les masses en jouant sur les émotions des consommateurs. »(...)

En plus de favoriser la surconsommation de produits néfastes au climat et à l’environnement, la publicité et la communication permettent aux grandes entreprises de blanchir leur image. (...)

Enfin, via la publicité et la communication, les multinationales sont omniprésentes dans nos sociétés. « Elles accaparent une place monstrueuse dans la sphère publique, privée et intime, s’insurge Renaud Fossard. Dans les rues, les transports publics… Notre espace public est littéralement bradé à une poignée de multinationales. »

La sphère médiatique n’y échappe pas. (..)