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Amnesty International
Comment une multinationale profite de la torture des réfugiés
Article mis en ligne le 7 avril 2017

Sur l’île de Nauru, un Etat insulaire d’Océanie, le gouvernement australien a mis en place un centre où le traitement des réfugiés et des demandeurs d’asile s’apparente à de la torture. La multinationale Ferrovial empoche des millions de dollars en tirant profit de ce système.

Depuis 2012, l’Australie a mis en place un système de « centres de traitement pour les réfugiés » offshore, à Nauru et sur l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les réfugiés et les demandeurs d’asile sont isolés dans des lieux éloignés et soumis à des conditions cruelles et dégradantes, parfois pendant des années, simplement parce qu’ils ont cherché à se mettre en sécurité en gagnant les côtes australiennes.

Ces conditions, délibérément cruelles et abusives, sont constitutives de torture.
L’entreprise Ferrovial dans le viseur

Les centres de traitement des réfugiés à Nauru et Manus sont gérés par Broadspectrum, qui a été rachetée par Ferrovial en avril 2016. Broadspectrum a engrangé 1,2 milliards d’euros pour l’année fiscale 2016.

Parallèlement, Ferrovial a gagné 1,4 milliards d’euros de recettes provenant de Broadspectrum depuis qu’elle a racheté l’entreprise. Une part importante de cette somme provient des opérations menées à Nauru et Manus.

Ainsi, non seulement Ferrovial et Broadspectrum ferment les yeux sur les violations des droits humains perpétrées par le gouvernement australien, mais elles en sont les complices. C’est une organisation clinique et froide, dans laquelle les autorités australiennes tracent les grandes lignes de la cruauté et les entreprises font le sale boulot. Au regard des immenses profits qui sont en jeu, il est clair que ces entreprises sont motivées par la cupidité.

La valeur totale du contrat liant Broadspectrum et le gouvernement australien s’élève à 1,8 milliards d’euros, sur trois ans et demi. (...)
Les autorités australiennes revendiquent le fait qu’elles font délibérément souffrir les personnes détenues à Nauru et sur l’île de Manus, en vue de dissuader d’autres demandeurs d’asile potentiels de tenter d’entrer clandestinement dans le pays.

Malgré une apparente franchise sur cette question, personne n’est prêt à assumer la responsabilité de la gestion du centre de traitement des réfugiés à Nauru. (...)