
388 Ruches qui font des petits. La première Ruche qui dit oui ! a commencé en septembre 2011. Il y en a maintenant 180, qui pollinisent les circuits courts de commercialisation. Et 208 en cours de construction. « Le rythme s’accélère », dit-on au siège de cette petite entreprise qui compte maintenant une quinzaine de salariés.
Cofondateur de la société, Guilhem Chéron a voulu introduire de la souplesse pour le consommateur en lui évitant l’engagement sur la durée, qui est l’une des particularités des Amap. On s’inscrit gratuitement à une Ruche près de chez soi et, chaque semaine, on commande ou non, selon l’envie. « Les producteurs touchent 80 % de la vente, la commission est très faible. Ils n’ont pas à gérer les paiements, virés automatiquement toutes les deux semaines. Et la fluidité du système est assurée par le responsable de La Ruche, qui organise les distributions », explique-t-il. (...)
La Ruche fonctionne depuis l’hiver dernier dans cette commune du bassin d’Arcachon, et de nouveaux adeptes de la vente directe poussent régulièrement la porte du magasin Autour d’un café - Chacun sa déco. C’est là que la distribution des colis se déroule chaque jeudi. (...)
Le système s’attire la curiosité bienveillante d’une population de plus en plus urbaine, soucieuse de traçabilité et d’authenticité des produits, et portée sur le bio. (...)
Du côté des producteurs, on affiche aussi sa satisfaction. (...)
« Être rentable, ce serait vendre pour 1,20 € du kilomètre parcouru. Ce n’est pas encore le cas, mais j’y crois. J’ai compris qu’il fallait occuper la place dans ce type de circuit. On découvre le contact avec des gens qui veulent retrouver des producteurs en face d’eux, et ça fait du bien ! Pendant quarante ans, on a oublié de communiquer sur notre métier. On nous a dit "Produisez !" et on a mis la tête dans le guidon », analyse-t-il. (...)
« Pendant six ou sept ans, j’ai ramé dans mon coin. Aucun banquier n’a voulu me prêter d’argent. On a pourtant démontré que ce modèle économique fonctionnait en divisant par sept les coûts d’emballage et de transport, par exemple. L’arrivée d’Internet a été un formidable ballon d’oxygène. (...)
Rien qu’en Gironde, d’autres Ruches bourdonnent déjà à Bordeaux, à Bassens, à Saint-Loubès, à Audenge, à Sainte-Terre et à Berson. Dans le lot, quelqu’un devrait bien pouvoir indiquer à Stéphanie Duqueyroix où trouver le producteur d’œufs qui fait cruellement défaut aux abeilles de Gujan-Mestras.