
Une semaine après les négociations du sommet européen sur un nouveau « plan d’aide » à la Grèce, le Premier ministre grec Georges Papandréou annonçait mardi 1er novembre la tenue probable d’un référendum sur l’adoption du plan européen. Au moment où nous écrivons, rien n’est confirmé et il est possible que le projet soit abandonné (ou que des élections anticipées le remplacent). Mais la levée de boucliers médiatiques contre le projet de consultation du peuple grec laisse pour le moins songeur sur les rapports entre médias et démocratie. (...)
on peut s’interroger sur le rôle que s’assigne la presse écrite [1], quand la plupart des titres préfèrent dénoncer une « prise d’otage » par le Premier ministre grec d’un accord censé « sauver l’euro » (voire « sauver l’Europe »). Le débat démocratique serait-il mis entre parenthèse face à l’exigence de « rassurer les marchés » ? (...)
Face à ce danger éminent, c’est la mobilisation générale dans la presse.
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La liberté de la presse, dit-on, est celle d’un contre-pouvoir démocratique. La preuve ? Ce sont les médias eux-mêmes qui le disent ! … Quoique la plupart d’entre eux s’abstiennent de le démontrer quand le pouvoir politique omet de tenir compte du référendum de 2005 ou quand le gouvernement grec envisage de recourir à un référendum ou à des élections. Les prétendus garants de la démocratie se comportent alors en vigoureux protecteurs des oligarchies…