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Contre France 2, Bolloré change de stratégie et gonfle son préjudice
Article mis en ligne le 3 août 2016

Plutôt que de porter plainte en diffamation contre l’émission « Complément d’enquête », l’homme d’affaires assigne la chaîne en dénigrement devant le tribunal de commerce. Un choix procédural qui lui permet de réclamer 50 millions d’euros.

Quelle mouche a donc piqué Vincent Bolloré ? Actionnaire de référence de Vivendi (maison-mère de Canal+), c’est peu dire qu’il n’a guère apprécié le documentaire à charge diffusé une première fois en avril dernier sur France Télévisions, malicieusement intitulé Un ami qui vous veut du bien. (...)

De l’art de tranformer la polémique sur la gestion bolloréenne de sa chaîne - éradication des programmes en clair, éviction de ses principales têtes de gondole - en simple différent commercial.
« Déstabiliser la société victime »

D’où l’inflation des dommages et intérêts. Quand l’unité de compte des tribunaux pénaux statuant en matière de diffamation est le millier d’euros, la saisie du tribunal de commerce permet de passer au million, au titre d’un « préjudice d’image venant déstabiliser et perturber le bon fonctionnement de la société victime », outre un éventuel préjudice financier (perte d’un marché, d’une commande...). Et donc de l’évaluer à cinquante. Et comme le groupe Bolloré voit toujours grand, ses simples frais judiciaires pour les besoins de la procédure sont évalués à 100 000 euros.