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Coordination inter-établissement pour les lycéens sans-abri - Lettre ouverte à la Maire de Paris
Paris, le 6 février 2015
Article mis en ligne le 11 février 2015

Lettre ouverte à la Maire de Paris rédigée par la coordination des lycées, réunie le jeudi 5 février à Guimard avec des représentants des lycées Vauquelin, Dolet, Piaf, Guimard et Louis Armand.

La coordination appelle également à un rassemblement le samedi 7 mars 2015 à 11h, place de l’Hôtel de Ville.

Madame,
Nous, enseignants, surveillants, personnels de l’éducation nationale, élèves et
parents d’élèves de lycées réunis en coordination inter-établissements, sommes révoltés par
la situation de nos élèves mineurs isolés étrangers (MIE) dont les droits ne sont pas
respectés.

M. Toubon défenseur des droits, a remis en cause les tests osseux, le non respect de
la présomption de minorité, le non respect de l’article 47 du code civil faisant prévaloir les
papiers d’identité. Or, ces pratiques, qui exposent des enfants aux dangers de la rue
puisqu’ils ne sont pas pris en charge, ont cours dans les services de l’ASE (Aide Sociale à
l’Enfance) qui dépendent de la collectivité dont vous êtes présidente.
Malgré nos alertes, malgré de nombreuses démarches la situation s’installe et
s’aggrave alors que l’urgence réclame des prises en charge réelles et effectives qui ne sont
que l’application du Droit.

Chaque semaine même en plein hiver, des élèves sont expulsés
sans préavis de leur logement par le service bien mal nommé d’Aide Sociale à l’Enfance.

C’est depuis le début de votre premier mandat que la situation de nos élèves empire.
Vous ne pouvez continuer à fuir vos responsabilités sans risquer d’être associée avec
l’avènement d’un nouveau statut social : celui de
lycéen sans abri.
Nous, nous n’en pouvons plus de voir chaque matin des élèves peinant pour se
concentrer à cause d’une énième nuit passée sous le métro La Chapelle, et d’en voir chaque
soir d’autres quitter la classe vers une improbable errance.

Nous exigeons l’application du Droit français et de la Convention Internationale des
Droits de l’Enfant, la transparence des pratiques de l’ASE, remaniée en ce début 2015 et
une visibilité de ses dépenses.
Selon Mme Versini (cf
http://www.tsa-quotidien.fr/
du 28/01/2015), Paris prend actuellement
en charge 1 671 MIE, ce qui représente un coût de 93 millions d’euros par an.

Quel enfant
coûte 55000 euros par an
 ? Les services sociaux sont-ils dans leur fonction en passant
contrat avec des marchands de « 
malbouffe
 », imposant aux jeunes de se nourrir
exclusivement de kebab, ou avec des marchands de sommeil qui font dormir les jeunes dans
des hotels sordides
 ?
Pour être étrangers, ces jeunes n’en sont pas moins des enfants, des élèves, ils doivent être
protégés comme le sont tous les enfants lorsque la vie les prive de leurs soutiens