
L’intensification des graves inondations n’y change rien : la métropole niçoise s’est lancée dans une vaste opération d’aménagements bétonnés de la vallée du Var. Le projet, baptisé « Eco-Vallée » et pompeusement présenté comme la « Silicon Valley » provençale, est financé par l’Etat et allègrement soutenu par Christian Estrosi. Pourtant, l’administration a lancé l’alerte, prévenant que, en cas de crue, le débit du Var pourra être multiplié par deux, l’eau du fleuve côtier ne disposant plus d’espaces naturels sur lesquels s’écouler. Sur place, des associations et quelques élus tentent de limiter les futurs dégâts.8
Après les inondations dans les Alpes-Maritimes qui ont fait au moins 19 morts dans la nuit du 3 au 4 octobre, le député et maire de Nice, Christian Estrosi (les Républicains) n’a pas hésité à incriminer Météo France. L’agence n’avait pas relevé le niveau d’alerte d’orange à rouge, « la brutalité et la brièveté du phénomène » s’étant révélée trop tardivement. D’autres causes que la difficulté de prévoir l’intensité d’un orage sont peut-être à rechercher. Dans les Alpes-Maritimes, le littoral est « artificialisé » à plus de 60% : c’est-à-dire que la grande majorité des terres sont bétonnées. En 20 ans, les surfaces agricoles se sont réduites d’un quart [1].
Le fleuve côtier la Siagne, qui a débordé et provoqué la mort de sept personnes à Mandelieu-la-Napoule, était autrefois bordée « d’oseraies, de prairies et de peupliers », qui servaient à « éponger les excès » de ce « torrent alpin » se déversant vers la mer, où l’espace est fortement urbanisé, note par exemple Le Figaro. Dans un communiqué, l’écologiste Sophie Camard, tête de liste EELV-Front de gauche aux élections régionales, dénonce un « urbanisme incontrôlé » sur la Côte d’Azur avec son lot d’ « artificialisation des sols », de « destructions des terres agricoles », de « constructions en zones inondables » et de « mauvaise évaluation des risques ». (...)