
Construit en 1976, le Khalifa International Stadium, haut lieu sportif du Qatar, est en cours de rénovation pour doubler sa capacité et accueillir les 40 000 spectateurs qui voudront assister aux matches de la Coupe du monde de foot de 2022. Une toiture semi-ouverte a été savamment étudiée pour abriter tout ce beau monde de l’écrasant soleil de la péninsule arabique. « Des technologies de refroidissement révolutionnaires sont en cours d’installation, afin d’assurer une température fraîche et agréable pour les spectateurs et des conditions idéales pour les joueurs et les arbitres », souligne le Comité suprème, instance responsable de l’organisation de la Coupe du monde de 2022 et de la rénovation du stade.
Les travailleurs qui coulent le béton, montent les tribunes et peaufinent l’installation de ce stade tout confort ne bénéficient malheureusement pas de telles attentions. « Ici, je vis comme si j’étais en prison, rapport Deepak, ouvrier métallurgiste venu du Népal. on a travaillé de nombreuses heures sous un soleil de plomb. La première fois que je me suis plaint au sujet de ma situation, peu après mon arrivée au Qatar, le chef m’a dit "si tu veux te plaindre, tu peux, mais cela aura des conséquences. Si tu veux rester au Qatar, reste tranquille et continue de travailler". »
La Coupe du monde de la honte ?
Plusieurs dizaines de collègues de Deepak ont raconté à des enquêteurs d’Amnesty international les conditions terribles dans lesquelles ils vivent et travaillent : après avoir versé des sommes considérables à des recruteurs dans leur pays d’origine – Bangladesh, Inde et Népal principalement – pour obtenir un emploi au Qatar, les travailleurs découvrent des conditions de travail apocalyptiques, et extrêmement dangereuses, sans être nécessairement payés. Ils s’entassent dans des logements sordides, et se voient parfois confisquer leurs passeports, ce qui leur interdit toute sortie du territoire [1].
Ceux qui osent prendre la parole pour réclamer que leurs droits soient respectés reçoivent des menaces (...)
Pétition d’ Amnesty International : Non à la Coupe du monde de l’exploitation