
Pas de confinement médiatique pour les éditocrates : en période de crise sanitaire, ces derniers continuent d’asséner, sur les chaînes d’info et autres médias, leurs partis pris péremptoires. Problème : la situation évoluant très rapidement, les certitudes du jour sont parfois périmées dès le lendemain… Qu’à cela ne tienne : c’est un des privilèges de la profession que de pouvoir se contredire avec aplomb, sans faire d’autocritique – et sans que jamais soit remis en cause leur magistère. Ces derniers jours et semaines, le cas de que Jean-Michel Aphatie l’illustre parfaitement.
Le 6 mars dans son édito sur LCI, Jean-Michel Aphatie était catégorique : il ne fallait pas annuler le premier tour des élections municipales :
… annuler des élections, ce qui, de mémoire, ne s’est jamais produit, serait un signal très négatif envoyé à une société déjà très secouée par le coronavirus […] Les élections ne vont pas se dérouler dans de bonnes conditions, l’abstention risque d’être importante, mais pour autant il n’est pas imaginable ni conseillé de les annuler, c’est une contradiction devant laquelle nous place le coronavirus.
Mais la vérité du 6 mars n’est pas celle 16 mars. La preuve : dans son nouvel édito sur LCI, Aphatie Jean-Michel fustige ceux qui affirmaient… qu’il ne fallait pas annuler le premier tour des élections (à l’instar d’un célèbre éditorialiste dont nous tairons le nom) (...)
Ces volte-faces de Jean-Michel Aphatie illustrent la grande inconstance de certains éditocrates et commentateurs en vue, omniprésents sur les plateaux, multipliant les prises de position à l’emporte-pièce. En temps normal, leur captation de la parole publique pose un problème démocratique. En période de crise, l’indécence de leurs imprécations approximatives saute d’autant plus aux yeux.