
Dans une lettre adressée à leur futur repreneur, probablement Bernard Arnault, les journalistes et salariés de Challenges, Sciences et Avenir et La Recherche rappellent des principes essentiels, sur lesquels ils ne sont pas prêts à déroger.
Au moment où les salariés du Parisien s’inquiètent d’un potentiel rachat du quotidien par la sphère Bolloré, chez Challenges, Sciences et Avenir et La Recherche, c’est plutôt la probable arrivée de Bernard Arnault (propriétaire du Parisien) qui ébranle la rédaction.
La musique monte depuis que Claude Perdriel, actionnaire majoritaire des trois titres, a annoncé vouloir céder ses parts au premier trimestre 2026. En 2020, Bernard Arnault avait déjà acquis 40 % des éditions Croque Futur, éditrices des trois magazines. Début septembre, le directeur de la rédaction, Pierre-Henri de Menthon, avait fait état de discussions avec la famille Arnault, prévues courant septembre, au sujet de la vente du magazine économique Challenges. (...)
Indépendance éditoriale
Si rien n’est encore acté, les journalistes et salariés concernés, inquiets, ont pris les devants pour rappeler à Claude Perdriel et au futur repreneur « plusieurs principes essentiels qui garantissent la qualité de ces titres et les bonnes conditions d’exercice de leur métier ». (...)
La Recherche, associées aux élus du personnel de ces titres, ont rappelé dans un communiqué que « l’ensemble des emplois ainsi que les conditions de travail actuelles des salariés devront être préservés » et que « leur indépendance éditoriale est un élément indispensable à la crédibilité et la qualité des titres concernés ». (...)
Déterminés à faire valoir ces principes ainsi que leurs droits, ils ajoutent : « ces titres de presse reconnus pour la qualité de leur travail méritent que leur futur repreneur présente des projets éditoriaux approfondis pour chacun d’entre eux. La pérennité de marqueurs forts de ces titres, comme le classement annuel des 500 Fortunes professionnelles de Challenges, devra être garantie, tout comme le respect des résultats de la recherche scientifique, dont la diffusion auprès du public est la raison d’être de Sciences et Avenir et La Recherche ». Bernard Arnault, ou tout autre milliardaire ayant pour projet d’étendre son influence par l’acquisition de trois nouveaux titres de presse, est prévenu.