
Seul un “dur” de la trempe d’Emmanuel Macron saura éviter la “finlandisation” de la France, arguent des éditorialistes de BFMTV. Une heure plus tard, chez Cyril Hanouna, Julien Courbet juge qu’il serait inconvenant de parler de “sexisme” si l’auteur d’une agression sexuelle a abusé de l’alcool.
« Les emplois familiaux, ça n’est pas en soit amoral », estime Guillaume Tabard, du Figaro, alors qu’une tablée d’éditocrates débat de « la moralisation de la vie politique » sur BFMTV. Le présentateur rebondit : « Est-ce qu’on ne va pas trop loin dans cette volonté de laver plus blanc et d’avoir des responsables politiques plus propres que propres ? » Ça va finir par leur abîmer la peau. Bruno Jeudy opine : « Je crois que se lancer dans la finlandisation de la vie politique française, ça va aller dans le mur direct. » Tiens, un nouveau sens au terme « finlandisation ». Dans mon jeune temps, il désignait plutôt un pays condamné à la neutralité pour ne pas froisser son puissant voisin (l’URSS, dans l’exemple de la Finlande). (...)
Sur BFMTV, la « finlandisation » qualifie le lavage plus blanc que blanc des responsables politiques (ça sonne mieux que « suédisation » ou « norvégianisation »). « Y a des choses qui ne marcheront pas dans la façon de vouloir absolument tout purifier, de jouer la transparence partout, explique Bruno Jeudy. Il faut adapter les choses en fonction des pays. » Respecter la culture de la corruption et du conflit d’intérêt des pays où elle fait partie de l’identité nationale.
Maurice Szafran, de Challenges, vient à la rescousse de son confrère : « On va construire des châteaux sur des châteaux, des lois sur des lois, de la répression sur de la répression ! » Encore un peu et on va rétablir le pal pour les politiques. « Mais c’est infernal ! » Démoniaque. « Ça fait depuis que les hommes sont hommes qu’ils ont trouvé les moyens de contourner les lois… » (...)
« Quoiqu’on pense de Macron, poursuit Maurice Szafran sur BFMTV, son parcours est assez formidable depuis quinze jours, trois semaines. » Assez merveilleux, même. « Tout marche bien. » Le sacre jupitérien, le serrage de paluches stallonien, le code du travail bientôt réduit à rien… « Le président de la République a montré depuis trois semaines que c’est un dur. » Un vrai, un tatoué. « Parce qu’en réalité, ce président-là, contrairement aux deux précédents, est un dur. » (...)