
Mediapart diffuse en avant-première un documentaire produit par Amnesty International qui retrace l’affaire Pegasus, un des plus grands scandales d’espionnage récents. Les cibles : des défenseurs des droits humains et des journalistes. Dont deux de Mediapart.
C’est un film absolument nécessaire que Mediapart vous invite à voir en avant-première, avant sa diffusion le 3 mai sur la chaîne YouTube d’Amnesty International France.
Cybersurveillance, un impact planétaire, coréalisé par Arnaud Constant et Nicolas Thomas et produit par Amnesty International France, retrace l’affaire Pegasus, un vaste scandale d’espionnage ciblant des militant·es des droits humains, au moins 180 journalistes, dont le Mexicain Cecilio Pineda, espionné peu avant son assassinat en 2017.
En juillet 2021, le consortium Forbidden Stories, avec l’appui du Security Lab de l’ONG Amnesty International, et seize médias internationaux ont mis au jour les pratiques d’une dizaine d’États (Maroc, Inde, Mexique, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Rwanda, Arabie saoudite, Togo, Émirats arabes unis, Bahreïn, Hongrie) ayant utilisé sans le moindre contrôle un logiciel espion surpuissant commercialisé par NSO, une société privée israélienne.
Cibles potentielles de cette surveillance : 50 000 numéros de téléphone, répartis dans cinquante pays. Parmi ces numéros : Emmanuel Macron, son premier ministre et quatorze ministres français ; les proches du journaliste Jamal Khashoggi, assassiné par les services saoudiens à Istanbul en 2018 ; le premier ministre espagnol, sa ministre de la défense et 63 indépendantistes catalans ; des figures de l’opposition rwandaise, etc.
Cybersurveillance, un impact planétaire revient avec précision sur la façon dont ce scandale mondial a été révélé. (...)
Parmi les journalistes ciblés, Edwy Plenel, président de Mediapart, et Lénaïg Bredoux, responsable éditoriale des questions de genre, espionnés pour le compte du Maroc. Dans le documentaire, Lénaïg Bredoux revient sur cet épisode douloureux (...)
À la suite des révélations de l’affaire Pegasus, notre directeur de la publication Edwy Plenel et notre journaliste Lenaïg Bredoux ainsi que le journal Mediapart ont porté plainte contre X pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et piratage informatique (« introduction et maintien frauduleux dans un traitement automatisé de données » en jargon juridique). Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris. Un juge d’instruction a été désigné pour poursuivre les investigations dans le cadre d’une information judiciaire.
Parallèlement, le Maroc a poursuivi en diffamation plusieurs médias et associations (Forbidden Stories, Amnesty International, Le Monde, Radio France, L’Humanité, France Médias Monde et Mediapart). À deux reprises, le tribunal et la cour d’appel de Paris ont jugé irrecevable la plainte du royaume. Les magistrats français ont estimé qu’au regard de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, un État (qui n’est pas un individu) ne peut engager de poursuites en diffamation. Le Maroc a annoncé sa décision de se pourvoir en cassation. (...)