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Daech : ce monstre qui adore se faire haïr
Article mis en ligne le 9 décembre 2015
dernière modification le 5 décembre 2015

Le soir du vendredi 13, au Bataclan, un des terroristes ne s’est pas adressé aux otages terrifiés pour leur reprocher leur goût « haram » pour les musiques diaboliques, mais pour mettre en avant un discours assurément « politique »  : « Vous pouvez remercier le président Hollande, parce que c’est grâce à lui que vous subissez ça. Nous, on a laissé nos femmes et nos enfants en Syrie, sous les bombes. On fait partie de “l’État islamique” et on est là pour venger nos familles et nos proches de l’intervention française en Syrie. » Pourtant, le choc provoqué par les attentats ciblés de Paris a immédiatement donné lieu à une interprétation essentiellement culturaliste  : « La France est ce que les fanatiques exècrent : une bouteille de vin entre amis »

(...) Clichés contre clichés, le discours de Daech véhicule la parole performative du choc des civilisations, version fanatiques de l’apocalypse, ainsi Paris est décrite comme la « capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la croix en Europe » dans son communiqué. En appeler à un djihad global contre un monde occidental corrompu relève certes d’une rhétorique de terreur aux effets tragiques bien réels. Mais cette démonstration de puissance, aussi volontariste que spectaculaire, ne doit pas masquer la situation critique dans laquelle se trouve la stratégie daechienne. (...)

Malgré toute la propagande sur la précision des bombardements qui ne viseraient que les « points névralgiques de l’ennemi », les frappes dans les agglomérations urbaines contiennent toujours le risque de toucher la population civile. De quoi alimenter le ressentiment contre les Occidentaux sur lequel prospère la propagande de Daech et servir d’appel d’offre pour le recrutement djihadiste. (...)

Dans une interview à L’Humanité du 19 novembre, Saleh Muslim, le coprésident du PYD, parti dominant au Rojava, affirmait  : « Si vous coupez tout pont de ravitaillement avec Daech, la guerre est terminée en une semaine. Quand je parle de ravitaillement, j’entends le pétrole mais aussi les armes et le matériel. Malheureusement, certaines puissances régionales jouent un double jeu. » (...)

L’année 2015 a vu battre les records de vente d’armes françaises auprès des pétro-monarchies wahhabites, modèles et sponsors des groupes djihadistes. (...)

Les actions de l’industrie de l’armement ont fait un bond de 4 % au lendemain des attentats. (...)