
Malgré sa défaite territoriale et de lourdes pertes parmi ses dirigeants, Daech continue de représenter une menace pour la paix et la sécurité internationales, a déclaré le chef du Bureau de lutte contre le terrorisme de l’ONU ce mardi devant le Conseil de sécurité.
Cette menace n’a pas cessé de croître depuis le début de la pandémie, a ajouté Vladimir Voronkov, Secrétaire général adjoint au Bureau de lutte contre le terrorisme de l’ONU.
Daech, également connu sous le nom d’EIIL (Était islamique en Iraq et au Levant) et ses affiliés continuent d’exploiter les restrictions liées à la pandémie et de se servir des « espaces numériques » pour intensifier les efforts de recrutement de sympathisants et attirer des ressources.
Le groupe a également augmenté de manière significative l’utilisation de drones au cours de l’année dernière, y compris dans le nord de l’Iraq, a rapporté M. Voronkov, citant les conclusions du dernier rapport de l’ONU sur les menaces de Daech sur la paix et la sécurité internationales, et sur l’action menée par l’ONU pour aider les États Membres à y faire face.
Une structure décentralisée, gage de résilience du groupe
La résilience de Daech tient en partie à sa structure largement décentralisée, a-t-il précisé, évoquant des « bureaux » fonctionnant en Iraq, en Syrie, mais aussi au-delà de ses bases avec des cellules parmi les plus actives en Afghanistan, en Somalie et dans le bassin du lac Tchad.
Une meilleure compréhension et un suivi continu de cette structure sont indispensables pour contrer et prévenir la menace posée par Daech, a-t-il recommandé, soulignant combien est crucial à cet égard le renforcement de la coopération internationale et régionale, y compris par le biais de mécanismes de partage d’informations. (...)
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Peu de progrès dans le rapatriement des combattants terroristes étrangers
M. Voronkov a également salué le rapatriement par le qouvernement iraquien de plus de 2 500 Iraquiens bloqués dans des camps et autres installations dans le nord-est de la Syrie, ainsi que les rapatriements menés par le Tadjikistan et la France le mois dernier de respectivement 146 et 51 femmes et enfants.
Il s’est néanmoins dit profondément préoccupé par le peu de progrès réalisés jusqu’à présent dans le rapatriement des combattants terroristes étrangers et les membres de leur famille. Il a rappelé que des dizaines de milliers de personnes, dont plus de 27 000 enfants d’Iraq et d’une soixantaine de pays, restaient soumis à d’énormes contraintes de sécurité et à des difficultés humanitaires.
Ces enfants, qui n’ont « pas choisi d’être là », sont privés de leurs droits fondamentaux et courent un « risque réel de radicalisation et de recrutement » selon le haut fonctionnaire, qui a jugé impératif que les États Membres réalisent les conséquences sur le long terme d’absence de mesures pour remédier à cette « situation dangereuse ».