
Les multiples attaques menées ces derniers mois par Daech s’inscrivent dans une stratégie sur le long terme du groupe terroriste qui veut détruire ce qu’il nomme « la zone grise ».
Mise à jour du 26 juillet 2016. Après les attaques du 13 novembre 2015 en région parisienne, nous écrivions que ces actes de barbarie s’inscrivaient dans une stratégie sur le long terme du groupe terroriste Daech qui veut détruire ce qu’il nomme la « zone grise ». L’attentat dans une église à Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016 et revendiqué par Daech suit la même logique.
(...) « Ce qu’ils appellent “la zone grise”, c’est la zone de coexistence entre musulmans et non-musulmans », expliquait le 15 novembre sur les ondes de France Inter Thomas Pierret, chercheur spécialiste de l’islam contemporain à l’université d’Édimbourg.
Dans les rues de Paris, les hommes à la solde de Daech ont tiré au hasard sur des inconnus mais dans des lieux minutieusement choisis où la mixité sociale est forte, que ce soit au stade de France, où des supporters de toutes origines sociales supportaient l’équipe de France, ou dans le XIe arrondissement, « une zone à la fois bourgeoise, progressiste et cosmopolite », écrivait le journaliste Didier Péron dans l’édition du 16 novembre du journal Libération.
L’historien Pierre-Jean Luizard, chercheur au CNRS et auteur de l’essai Le piège Daech, estime lui, dans un entretien accordé à Mediapart, que les auteurs des attaques visaient une jeunesse tolérante (...)
« Le but de l’EI d’après leur propre publication. Un monde en noir et blanc. Ce qu’ils appellent la “zone grise” est notre zone de coexistence. »
Dans leur effrayant langage, les plumes de Daech replacent cette théorie de « la zone grise » dans l’optique des attentats de Paris en affirmant :
« Le temps est venu [...] d’apporter la division dans le monde et de détruire “la zone grise”. » (...)