
La vague du « do it yourself » prend de l’ampleur. Par passion, souci d’économie ou volonté de se réapproprier leur matériel, des automobilistes fréquentent des garages d’un nouveau genre, qui vous proposent de réparer vous-mêmes votre voiture, en fournissant matériel et précieux conseils. Visite du garage « Faites-le vous même », à Marseille.
« Pour une vidange ? Oui, pas de problème, j’ai une place à 15 heures. Le matériel est loué 20 euros de l’heure. On peut vous vendre de l’huile, mais si vous passez par une grande surface, achetez la plutôt avant de venir, ça vous coûtera moins cher. » Ce n’est pas un sympathique employé qui me parle, mais le patron lui-même – qui est d’ailleurs le seul employé de l’entreprise. Thierry Bassalair (« il manque juste le « e » à la fin… ») n’est pas de ceux qui courent sans vergogne après le profit. Et c’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à ouvrir, en février 2012, son propre garage, dont le nom résume le concept : le garage « Faites-le vous même ». Ici, les clients manient eux-mêmes les clés à molette et mettent les mains dans le cambouis.
A première vue, en entrant, cela ressemble à un garage tout à fait classique : des voitures au capot ouvert, montées sur des ponts, des odeurs d’huiles et d’essence, des mécanos travaillant sur ou sous les véhicules. Sauf que ces mécanos là sont en fait les clients de Thierry, qui passe d’une voiture à l’autre pour distiller ses conseils, tendre le bon outil, et donner un coup de main. (...)
Après avoir entendu parler de garages alternatifs qui fonctionnaient dans le Nord, il saute le pas et ouvre son propre « Faites le vous même ». Depuis, la clientèle n’a cessé d’augmenter. On y trouve de tout, du passionné de mécanique qui vient profiter de l’outillage pour pas cher, au néophyte qui souhaite faire des économies, en passant par celui qui souhaite apprendre quelques rudiments pour se réapproprier son véhicule. Les mécanos amateurs sont avant tout masculins, mais Thierry constate que de plus en plus de femmes viennent au garage.
Tout est faisable, ou presque, avec les bons outils et les conseils avisés du maître des lieux. « Cela dépend aussi du client. Quand un nouveau arrive, je jauge son habileté. J’arrive à savoir assez rapidement s’il sait se servir de ses mains, s’il s’y connait un peu, ou pas du tout. En fonction de ça, je le laisserai faire certaines choses, et d’autres non. »
« J’y trouve mon plaisir, et le client aussi » (...)