Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Actualitté
Dans les abattoirs, des conditions de travail et de vie désastreuses
Article mis en ligne le 29 avril 2016

Une immersion dans un abattoir, au plus près de ceux qui y travaillent au rythme de cadences infernales. En parallèle du débat sur la souffrance animale, le reflet rare et poignant d’un monde ouvrier prétendument disparu. Dans un bruit assourdissant, ils assomment, saignent, découpent, désossent, répétant, toujours debout et jusqu’au vertige, les mêmes gestes avec précision.

Dans cet abattoir moderne de Vitré, en Ille-et-Vilaine, où quelque 600 bovins et 1 200 agneaux sont débités chaque jour en un flux ininterrompu de crochets, les cadences sur les chaînes de travail interdisent la moindre erreur, sous peine d’accidents, qui s’avèrent fréquents. Précarité, pénibilité, douleurs physiques et morales : ces prolétaires invisibles, occultés et niés par la société de consommation, vieillissent prématurément, sans réel espoir d’évolution.

Le temps d’une pause ou dans les vestiaires, ils disent leurs difficultés, leur métier déprécié et l’impossibilité d’en parler, même à des proches.

Pendant un an, délibérément loin des débats récurrents dénonçant la souffrance animale, Raphaël Girardot et Vincent Gaullier ont suivi les ouvriers oubliés de ce hall d’abattage, filmé leur savoir-faire et écouté leurs souffrances. Le film montre aussi la constante pression de la hiérarchie, l’hygiénisme et les chiffres à atteindre, malgré des outils de travail (couteaux, scies) aussi dangereux que « le fusil d’un soldat à la guerre », pour un salaire de misère.

À retrouver sur Arte, ce vendredi 27 mai à 23 h 15