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IRIN - nouvelles et analyses humanitaires
De brillantes idées pour améliorer l’aide humanitaire
Article mis en ligne le 24 août 2015
dernière modification le 19 août 2015

DUSHANBE, 18 août 2015 (IRIN) - Le Sommet mondial sur l’action humanitaire cherche des idées novatrices et audacieuses pour améliorer la réponse internationale aux crises. En voici quelques-unes qui ont retenu notre attention, certaines plus faisables que d’autres :

Un Conseil humanitaire : Faudrait-il retirer les questions humanitaires du mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui est extrêmement politisé et dont les membres permanents profitent de leur droit de véto, pour les confier à un Conseil humanitaire indépendant ? (...)

Un nouveau représentant spécial  : En 2000, 41 attaques contre du personnel humanitaire ont été menées dans le monde. L’année dernière, ce total s’élevait à 190 attaques (voir notre carte interactive). Action contre la Faim a récemment proposé que les Nations Unies mandatent spécialement quelqu’un pour sensibiliser les gouvernements à la question de la protection du personnel humanitaire et pour dialoguer avec les autorités, associations et mouvements locaux pour les aider à mieux comprendre les principes qui sous-tendent l’aide humanitaire. (...)


Mettre fin aux nominations politiques aux Nations Unies
 : De nombreux postes de haut rang relatifs aux questions humanitaires au sein des Nations Unies sont réservés à des membres permanents du Conseil de sécurité, ce qui est depuis longtemps source de mécontentement dans les autres États. (...)

Une banque mondiale humanitaire : Un groupe de travail des Nations Unies chargé d’étudier le financement des interventions en cas de catastrophe naturelle a envisagé la création d’un équivalent de la Banque mondiale dont la fonction serait d’apporter des sources de financement plus stables pour réagir aux crises. (...)

Calculer les dépenses pour l’aide humanitaire nationale  : Les dépenses officielles destinées à l’aide humanitaire sont majoritairement mesurées par les montants donnés aux autres pays par les gouvernements et les citoyens. Mais en réalité, ces chiffres sont modestes comparés aux dépenses nationales des gouvernements pour les besoins humanitaires de leur propre pays, qui sont rarement pris en compte. (...)

Un nouveau CERF : Le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) est un fonds de contributions volontaires géré par les Nations Unies qui collecte plusieurs centaines de millions de dollars par an auprès de bailleurs de fonds de toutes tailles. Il peut débloquer des financements relativement rapidement, mais uniquement à destination d’agences des Nations Unies. Certains, comme le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, ont suggéré la création d’un super-CERF : un fonds obligatoire auquel devraient contribuer les États membres des Nations Unies (comme ils le font pour les opérations de maintien de la paix). D’autres ont proposé un CERF destiné à la préparation aux catastrophes. (...)

Une redevance internationale en faveur des réfugiés  : Les pays voisins de la Syrie se plaignent sans cesse de porter de façon disproportionnée le poids de l’aide aux réfugiés. En Jordanie, par exemple, les réfugiés syriens ont accès à de la nourriture, à une éducation et à des soins de santé subventionnés qui coûtent cher à l’État. L’une des recommandations préalables au Sommet mondial est la création d’un fonds commun qui financerait un ensemble de prestations sociales internationales pour les réfugiés à long terme afin que les coûts des soins de santé de base et d’éducation ainsi que des bourses pour la formation professionnelle et la création d’activité soient pris en charge par une réserve centrale à laquelle contribueraient tous les États, peut-être au prorata de leur PIB. Des partenariats avec des prestataires de services privés et des compagnies d’assurance pourraient par ailleurs réduire ces coûts. (...)

Un fonds commun pour les ONG locales : Comme l’a signalé IRIN, les ONG locales ne reçoivent qu’une petite et indéterminable fraction des financements directs de l’action humanitaire. Ce sont donc les organisations locales les plus proches du terrain qui ont le moins voix au chapitre concernant la distribution de l’aide. Il a été suggéré, dans le cadre du processus préalable au Sommet et d’autres débats, que 20 pour cent des fonds pour l’action humanitaire devraient automatiquement être attribués aux ONG locales, éventuellement par l’intermédiaire d’un fonds commun. (...)

Favoriser les transferts de fonds de l’étranger : Les ressortissants des pays en développement qui travaillent à l’étranger envoient chez eux près de 436 milliards de dollars par an au total. Ces transferts constituent une source de capital essentielle et souvent ignorée pour les interventions humanitaires en situation de crise. Comment les organisations humanitaires peuvent-elles aider à prot
éger l’accès aux transferts de fonds par les populations touchées ?
Partager les risques : La Capacité africaine de gestion des risques (ARC) est une organisation qui permet aux États de partager les risques liés à la sécheresse. Comme un pays a plus de probabilités d’être victime d’une sécheresse qu’un continent entier, faire appel aux assureurs en tant que groupe évite aux pays de devoir payer une cotisation trop élevée. (...)

Un statut juridique pour les PDIP : L’année dernière, 60 millions de personnes étaient déplacées de force dans le monde. Un record. Deux tiers d’entre elles étaient déplacés à l’intérieur de leur propre pays et ne bénéficiaient pas de statut juridique ni de protection comme les réfugiés qui avaient traversé des frontières internationales. L’une des recommandations proposées serait d’inciter les États à adopter des lois de protection adaptées pour les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDIP) sur la base des principes directeurs non contraignants des Nations Unies relatifs au déplacement de PDIP. (...)

Un pacte pour le changement : Le Fonds catholique pour le développement outre-mer (CAFOD) a mis au point un « Pacte pour le changement » dont les ONG internationales signataires s’engageraient sur huit point fondamentaux tels que l’augmentation des financements directs aux ONG du Sud, l’amélioration de la transparence concernant les montants versés aux ONG locales, la compensation des organisations locales si elles engagent leur personnel et l’augmentation de la part de leur budget attribuée de manière directe au renforcement des capacités. Cette charte sera lancée lors de la consultation mondiale préalable au Sommet qui aura lieu en octobre à Genève. (...)

Tirer parti des religions  : Le système humanitaire international hésite traditionnellement à aborder le rôle de la religion dans les interventions humanitaires. Mais les consultations ont souligné le rôle crucial des organisations confessionnelles et des chefs religieux pour atteindre les plus nécessiteux et diffuser les principes du droit humanitaire international. L’une des suggestions proposées serait d’enseigner de manière plus systématique le droit international humanitaire aux étudiants en religion dans différents pays. (...)