Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporters Sans Frontières
De graves atteintes à la liberté d’informer ont lieu dans l’indifférence des candidats
vendredi 6 avril 2012.
Article mis en ligne le 10 avril 2012
dernière modification le 8 avril 2012

Qui, parmi les candidats à l’élection présidentielle, a réagi à la mise en examen de cinq journalistes enquêtant sur une affaire d’intérêt général aussi connue que l’affaire Bettencourt ? Qui s’est prononcé sur le placement en garde à vue de Marie Maffre alors qu’elle réalisait un documentaire sur Jeudi Noir, une association luttant contre le mal-logement, et la saisie de son matériel journalistique ? Quel candidat s’est inquiété de l’annulation de la mise en examen de Philippe Courroye, procureur de la République du parquet de Nanterre poursuivi pour atteinte au secret des sources journalistiques ? Qui s’est insurgé contre le harcèlement judiciaire subi par Christophe Grébert, conseiller municipal de Puteaux, qui tient un blog sur sa ville ? Qui osera affirmer que les réactions à la proposition présidentielle de pénaliser la consultation des sites terroristes ou violents ont été fermes et courageuses ? Tous ces événements d’actualité auraient dû, à la veille de l’élection présidentielle, permettre aux candidats de marquer leur soutien à la liberté d’information. Cela n’a pas été le cas. Les prises de position, quand il y en a eu, ont été trop timides.

Reporters sans frontières déplore vivement que la question de la liberté de la presse soit presque totalement absente de la campagne présidentielle. Cette série d’incidents, survenus récemment, montrent pourtant que la liberté et l’indépendance des journalistes est toujours menacée, toujours à défendre : relations contrariées avec les autorités judiciaires et policières, violations du secret des sources, saisies de matériel de journalistes, poursuites et demandes de retrait de contenus, intimidations de la part d’élus politiques... (...)

La liberté de la presse, qui souffre de graves manquements et de violations inacceptables dans une démocratie, devrait beaucoup plus préoccuper les candidats à la présidentielle. Reporters sans frontières rappelle dans son rapport les principales pierres d’achoppement à l’indépendance de l’information en France, classée 38e sur 179 pays dans le classement 2011/2012 de la liberté de la presse. (...)

Aucun candidat ne mentionne dans son programme la formation des forces de police au respect du droit à l’information, alors que les incidents se multiplient lors de manifestations, dans le cadre d’enquêtes préliminaires ou de réquisitions...

Personne ne dénonce la difficulté pour la presse d’accéder aux centres de rétention des étrangers, alors qu’une campagne a été lancée sur ce thème et que l’actualité rappelle régulièrement que ces lieux d’enfermement posent question. Il est urgent que ces thèmes soient enfin abordés.

Ebuzzing