La Grande-Bretagne et la France, par leurs empires coloniaux respectifs, ont été pendant près d’un siècle, avec l’Empire ottoman, les plus grandes puissances musulmanes du monde. Produit de la conquête coloniale, le premier contact institutionnalisé entre islam et État en France s’est basé sur le contrôle et la domination de ce dernier sur le premier. Religion des indigènes, l’islam a été l’objet comme ceux-ci, d’une politique particulière de la part de l’État français. La question qui nous intéresse ici est de savoir dans quelle mesure ces premiers rapports coloniaux, de domination et de traitement différencié, se retrouvent aujourd’hui dans la société française postcoloniale.
Le point de vue théorique que nous avons choisi afin d’observer la relation entre islam et société en France est celui des études postcoloniales, reposant sur une double hypothèse :
« la première est d’envisager la colonisation comme n’affectant pas seulement les pays colonisés mais également la métropole ; la seconde est de considérer que la période coloniale a eu de multiples et profondes conséquences postcoloniales. » [1] (...)