
(...) Brigitte travaille comme secrétaire de direction dans un établissement accueillant des personnes handicapées depuis plus de quinze ans.
Elle m’explique qu’à l’époque, elle avait un travail passionnant, elle était autonome, prenait des initiatives, ressentait de la reconnaissance de la part des résidents, de leurs parents, de ses collègues et des instances extérieures.
Son établissement est racheté
Elle n’a jamais avoir compté ses heures, a beaucoup donné et parfois sacrifié sa vie privée pour son travail, mais elle dit que cela était sans importance puisque cela lui apportait du bonheur.
Mais en mai 2012, son établissement est racheté par une autre association. Très vite les conditions de travail de Brigitte se dégradent.
Perte d’autonomie et flicage
Elle estime que sa connaissance des problèmes des pensionnaires et son expérience sont nécessaires à la bonne marche de l’établissement. Pourtant, sans concertation, la nouvelle direction décide de tout réorganiser.
Comme la majorité de ses collègues, Brigitte a le sentiment d’être rétrogradée, de n’avoir plus de travail intéressant à faire : elle doit gérer des injonctions paradoxales, n’a plus aucune autonomie a des comptes à rendre… Elle se sent fliquée.
Beaucoup de ses collègues démissionnent, mais pour Brigitte ce n’est pas envisageable. Elle vit seule avec son fils, elle ne peut pas se permettre de quitter ce travail qu’elle aime tant, elle veut « tenir », elle se dit « forte ». (...)