« Le Monde » a recueilli les témoignages de huit femmes qui dénoncent les agissements de l’ex-vedette du « 20 heures » de TF1, décrivant le système PPDA comme un répétitif « abus de position dominante ».
Presque trente ans après, avec le recul, elle évoque « un système industrialisé, qu’il faut raconter ». Pas moyen alors d’y échapper, selon elle : « A toutes les filles de la rédaction, il demandait : “Est-ce que t’es en couple, est-ce que t’es fidèle ?” C’était même devenu son surnom. » A l’époque, en ce début des années 1990, la jeune journaliste n’arrivait pas à verbaliser ce qu’elle présente désormais comme une sorte de fatalité. « C’était impensable de ne pas passer à la casserole, mais tout autant impossible de le dire. Moi, je ne l’ai pas dit, je savais bien que si je disais quelque chose, il y avait un tel déséquilibre que je serais la pute et lui le séducteur. »
Dans son cas, témoigne-t-elle au Monde, c’est arrivé « chez lui à Neuilly [Hauts-de-Seine]. Un petit coup vite fait mal fait, vraiment du troussage de domestique et j’étais la bonne ». Etait-elle consentante ? « J’ai cédé. Mais j’ai serré les dents, et étouffé mes larmes. C’était vraiment humiliant. Je n’avais pas le choix, sinon je ne travaillais plus. Quand j’ai voulu que notre collaboration s’arrête, il a été vexé et cruel, et est allé dire à toute la rédaction que j’étais nulle. »
Aujourd’hui, Hélène Devynck parle. En son nom. A 54 ans, elle est une journaliste expérimentée. Après avoir participé à la création de LCI, elle a présenté des journaux télévisés de la chaîne en continu (...)
Au sein de la première chaîne, elle fut l’une des assistantes de Patrick Poivre d’Arvor, « en 1991-1993 ». C’est avec lui qu’elle dit être « passée à la casserole ».
Alors, quand les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) l’ont convoquée, mercredi 10 mars, elle s’est présentée au rendez-vous. Plus question pour elle de se taire.
Points communs dans les témoignages (...)
Saisi, le parquet de Nanterre a confié les investigations à la BRDP.
Trois femmes au moins, selon nos informations, ont décrit aux enquêteurs des faits s’apparentant à des viols. D’autres ont fait le récit de faits pouvant être qualifiés d’agressions sexuelles ou de harcèlement. (...)