
« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », ォ « tu enfanteras dans la douleur », voilà Adam et Eve chassés du paradis terrestre et associés dans la souffrance du travail, celui de l’homme aux champs et celui de la femme en gésine. (...)
De plus en plus, autour de moi, j’entends ce genre de propos qui se banalisent :
« Je travaille pour nourrir des fainéants »
« S’ils n’ont pas de travail, c’est qu’ils ne veulent pas travailler »
« Il faudrait mettre les chômeurs et les Roms dans des camps »
Banalité du mal dirait Hannah Arendt ? Mais nous savons tous où cette banalité nous a déjà conduit ! (...)
L’on dresse, les détenteurs des médias dominants, des politiques qui se servent d’un bouc émissaire pour détourner la colère et le mécontentement du peuple, les uns contre les autres dans cette guerre des places où peu de chaises restent vides par rapport au nombre de candidats.
L’on exhorte dans une injonction paradoxale, ceux qui en sont privés, à chercher un travail, devenu aussi mythique que le Saint-Graal, dans une société où celui-ci se raréfie, mais aussi se précarise.
C’est qu’il faut faire croire à celui qui est sans emploi qu’il est le seul responsable de sa situation, comme si celle-ci n’était pas plutôt dépendante de la conjoncture économique (saturation du marché des biens européens alors que ceux-ci sont en pleine expansion dans les pays émergents où la demande de consommation en bien d’équipements est forte), des mutations structurelles économiques (mondialisation, délocalisations, hausse de la productivité liée au machinisme) et de choix politiques (déréglementation et dérégulation des marchés) et économiques (exigences d’actionnaires voraces qui demandent des taux de profit exhorbitants, 15 à 20 %) qui ne sont nullement des fatalités.
Mais la propagande d’Etat, des gouvernements successifs de gauche comme de droite tourne à plein régime pour désigner un coupable et culpabiliser la victime elle-même, le sans emploi, le sans droit, le sans voix, le fainéant qui ne veut pas travailler et qui coûte cher à la société, alors que des milliers d’ayant droit au RSA ne se déclarent pas (ceux qui représente plusieurs milliards non dépensés, mais bugétisés par l’Etat), par honte ou par fierté peut-être et que , contrairement à ce qui est suggéré, très peu de demandeurs d’emplois sont indemnisés, leurs droits n’étant pas éternels, mais dégressifs et que justement, c’est parce qu’ils avaient cotisé, qu’ils ont droit, à juste titre donc, à une indemnité. Et cela alors même que les plus aidés dans ce pays sont les entreprises capitalistes, banquiers et l’industrie agro-alimentaire gavés de centaines de milliards d’euros de subventions, exonérés d’impôts (sans parler de la fraude sociale et fiscale) et de cotisations honteusement pendant que les classes moyennes payent la facture accusant les plus pauvres d’en être les bénéficiaires.
Et pendant ce temps là, les actionnaires et rentiers se gavent de super-profits, les élus se votent des lois d’exception (...)
comble du cynisme, aujourd’hui, voilà que c’est au tour de ce gouvernement soit-disant socialiste, mais qu’a-t-il réellement de socialiste, puisque le socialisme est par définition la socialisation des moyens de production, ce gouvernement de La Deuxième droite, plutôt donc comme les nomme très justement J.P. GARNIER et Louis JANOVER, dans leur livre paru en 2012 chez Agone, qui se prend à faire le sale travail de la droite en « réformant » la protection sociale (retraite), tout en ayant dans son collimateur le CDI et le droit du travail. (...)
qu’elle est donc cette injonction paradoxale, véritable situation de maltraitance, qui en rendrait fou plus d’un qui exige à plus de 5 millions de chômeurs (sans parler des milliers d’hommes et de femmes qui comme moi ne sont plus inscrits à pôle emploi et qui donc contrairement aux fantasmes véhiculés, n’ont même pas un droit au RSA) de trouver un emploi qui n’existe plus, sachant qu’il ne resterait que 350 000 emplois pourris non pourvus en France.
Mais qu’est-ce que le travail ? Comment celui-ci en et-il arrivé à devenir une valeur partagée à la fois par la droite et la gauche jusqu’à n’être plus considéré que sur l’angle très droitier de l’économie, tandis que nos ancêtres réellement de gauche en avaient fait la critique : du travail comme aliénation, comme situation d’exploitation. Les anarchiste sont encore les seuls à évoquer l’idée d’une abolition du salariat.
Car là est bien aussi la question (...)
Comment sommes nous passés d’une situation où le marché du travail s’est substitué au marché aux esclaves , où le salarié qui non content de travailler pour se nourrir et se loger se fait exploiter avec son consentement, tandis que l’esclave était nourri et loger par son maître, et n’est devenu plus qu’un consommateur qui paie un loyer à son maître et un contribuable qui entretient un Etat qui met à disposition des maîtres les forces d’oppression (police, armée, école) nécessaires à cette même fabrication du consentement ?
Et que penser d’un système qui exclut des millions d’individus, tandis que dans le monde 2 milliards d’individus souffrent de la faim ? (...)
ne nous trompons pas, le XXI è siècle sera celui de la réconciliation de l’Homme avec la nature, au risque de connaître un Effondrement comme les anciennes civilisations ainsi que nous le rappelle Jared DIAMOND ou BROSWIMMER, dans son livre sur l’écocide. (...)
La gauche a perdu mais n’en a tiré visiblement aucune leçon, et s’apprête à remettre le couvercle pour une droite dont le bleu pourrait bien virer au bleu Marine.
Bonne lecture donc à ceux qui auront la patience de me lire. (...)
à l’instar du groupe Krisis, auteur d’un Manifeste contre le travail, je crois qu’il faut, non pas libérer le travail, mais se libérer du travail.
Le travailleur étant assimilé à un produit, nous vendons notre force de travail, vouloir se libérer du travail, c’est affirmer que notre corps n’est pas une marchandise :
" Aliéner c’est donner ou vendre. Or un homme qui se fait esclave d’un autre ne se donne pas, il se vend, tout au moins pour sa subsistance...Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs "33
Quelles solutions pour se libérer du travail ? revenu d’existence, auto réduction du travail, grève générale, autogestion et réappropriation des moyens de production, hausse des cotisations patronales, arrêter d’accepter massivement des emplois mal rémunérés, sachant que l’idée de contrat de travail doit se fonder sur celles de réciprocité, de contrat social et d’utilité sociale appellant l’usage commun des biens ?
Affirmer avec force que le contrat de travail n’est pas un vrai contrat social impliquant une véritable égalité entre contractants. (...)