
Bref rappel : le débat organisé sur LCP, à la suite de la diffusion des Nouveaux Chiens de garde, donnait la parole à Elie Cohen, Franz-Olivier Giesbert et Dominique Wolton, à l’exclusion des réalisateurs, des auteurs, des intervenants du film lui-même.
Le 7 mai 2014, alors que nous avions publié deux jours auparavant, un bref article pour dire notre stupéfaction [1], nous avons voulu en avoir le cœur net et nous avons fait parvenir ce message électronique à la présentatrice du débat : (...)
Est-ce parce que notre article, plutôt acide, n’était guère louangeur ? Toujours est-il qu’Émilie Aubry n’a pas daigné répondre directement à notre demande d’explications, pourtant nettement plus affable. Et c’est par le plus grand des hasards que nous avons découvert sur le site de LCP cette mise au point allusive, publiée a posteriori : (...)
Reste l’argument central du billet d’Émilie Aubry, qui serait franchement hilarant s’il ne témoignait pas d’un aveuglement hélas très significatif. Ainsi donc, le souci de la présentatrice était de permettre l’expression de « TOUS les arguments », en opposant, à un film « dénonçant pendant 97 minutes les connivences entre médias, politiques et groupes industriels », 25 minutes offertes à Franz-Olivier Giesbert, Élie Cohen... et Dominique Wolton ! Passons sur la présentation très réductrice du film, dont une partie est notamment consacrée au pluralisme. Ce pluralisme dérisoire quand il consiste à opposer à un film de 97 minutes des représentants de positions qui bénéficient de milliers d’heures d’antenne d’avance. Un pluralisme qui accorde une sorte de droit de réponse, sous prétexte qu’ils étaient « incriminés et nommés » pendant quelques secondes, à un médiacrate et un économiste à gages qui cumulent à eux deux, sur les dernières années, des centaines de passages dans les radios et les télévisions, alors que dans le même temps on peut quasiment compter sur les doigts d’une main [2] les apparitions médiatiques des tenants de notre critique des médias ou de l’économie hétérodoxe !
La composition du plateau, le contenu du débat et la mise au point d’Émilie Aubry confirment ce que le film dénonce. On ne saurait trop remercier cette dernière de l’avoir, apparemment en toute sincérité, démontré.