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Paris-Luttes-Info
Décès de Philippe Ferrières : trois policiers mis en examen pour homicide involontaire
Article mis en ligne le 5 juin 2021

En mai 2019, Philippe Ferrières, habitant de Drancy de 36 ans est tué lors d’une intervention policière après avoir été étranglé ("j’ai donné un coup sec de mon avant-bras sur le cou et j’ai maintenu ma position deux ou trois secondes" affirme l’un des policiers). Maintenu au sol, inconscient, tout en étant entravé durant de longues minutes avant qu’un massage cardiaque lui soit prodigué, Philippe Ferrières est déclaré mort dans la soirée.

Devant le juge d’instruction, Pierre-Yves A., le brigadier qui a effectué cette clé d’étrangement a admis qu’il n’avait « peut-être pas su gérer [son] adrénaline ».

L’information a été confirmée par le parquet de Bobigny auprès du Parisien.

De toute évidence, les accusations portées contre les policières sont accablantes...

En effet, l’autopsie avait révélé que le décès avait été causé par une « asphyxie mécanique par compression cervicale associée à un traumatisme crâno-facial ».

Rappelons par ailleurs que l’interpellation de Philippe Ferrières avait été filmée. Sauf que le témoin assure qu’un fonctionnaire avait effacé sa vidéo. Plusieurs autres personnes ont corrobé l’inaction policière : "à aucun moment le premier équipage ne prend la décision de faire un massage cardiaque alors que la clé d’étranglement, bien musclée, a duré plus de 30 secondes et qu’après, Philippe Ferrières, resté au sol, sur le ventre, menotté les mains dans le dos, ne bouge plus depuis longtemps".

Après discussions entre collègues policiers de différents équipages, Philippe Ferrières est resté plus de 20 minutes au sol, inerte et face contre terre, avant qu’un policier tente un vain massage cardiaque. (...)

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Des images compromettantes ont-elles été effacées d’un téléphone par un policier dans la foulée du décès de Philippe Ferrières, mort lors de son interpellation ? C’est ce qu’affirme Abidine K, un voisin qui avait filmé sur Snapchat, dans la nuit du 23 au 24 mai 2019, toute la scène puis la clé d’étranglement pratiquée par au moins un policier sur cet homme de 36 ans, ainsi que son corps, inerte et menotté au sol durant de longues minutes. Un témoignage que l’IGPN a rapidement pu recueillir et sur la base duquel la police des polices, saisie dès la nuit du décès suspect, a enquêté. (...)

« J’avais tout, relate le jeune homme. L’intervention des flics, Philippe, très agité, qui refuse les menottes et se débat, puis les coups de poing au visage et de matraque dans les jambes, la clé d’étranglement, son corps, inerte, au sol, et menotté durant de longues minutes. Sauf qu’un policier a effacé mes images qui n’étaient encore qu’un brouillon, pas enregistré sur l’application, ni diffusé », relate-t-il au Parisien.

Selon le jeune homme, et plusieurs témoins de la scène, l’équipage de police le contrôle. L’un des fonctionnaires réclame son téléphone. « J’ai refusé, mais j’ai fait l’erreur de déverrouiller mon écran devant lui. La vidéo est apparue sous ses yeux, il l’a tout simplement effacée en appuyant avec son doigt sur la croix. »
« A 6 heures du matin une équipe de policiers a tambouriné à ma porte »

Plus troublant encore, le lendemain matin, des policiers font irruption à son domicile (...)

Dans le quartier et les immeubles alentours, de nombreux voisins se souviennent du passage de la police des polices, qui a longuement cherché à retrouver d’autres vidéos. (...)

Un sujet sensible, car, dans cette affaire, complexe, l’autopsie ne plaide ni en la faveur des fonctionnaires… ni vraiment en celle de Philippe Ferrières. Elle a révélé que le décès avait été causé par une « asphyxie mécanique par compression cervicale associée à un traumatisme crâno-facial », tandis qu’une analyse toxicologique a mis à jour une forte consommation de cocaïne et d’alcool qui pourrait être « à l’origine d’une intoxication aiguë », selon le parquet.

Quoi qu’il en soit, dans le quartier, plusieurs témoins assurent que les trois premiers policiers qui sont intervenus en premier se sont « écartés du corps pour se concerter pendant près de cinq minutes avant d’appeler un deuxième équipage ». Puis, « lorsque leurs collègues sont arrivés, ils se sont de nouveau parlé durant plusieurs minutes avant qu’un policier du deuxième équipage ne commence à pratiquer des gestes de secours ». (...)