
De jeunes avocats jonglent entre ordinateurs portables, smartphones et documents juridiques au "Central Diner" de l’aéroport JFK : depuis samedi, ils sont des centaines à se relayer pour aider les voyageurs interpellés suite au décret sur les réfugiés, illustration de la mobilisation d’une profession en première ligne face à Donald Trump.
L’espace d’une vingtaine de tables, au coeur du hall d’arrivée du Terminal 4, s’est organisé au fil des heures pour se transformer en mini-QG de la résistance à ce texte explosif : on y trouve, signalés par de petits panneaux blancs, le coin des interprètes arabophones, celui des avocats capables de remplir des demandes de libération auprès des tribunaux, ou encore les tables réservées à l’accueil des nouveaux volontaires.
Lundi matin, même si la plupart des personnes interpellées depuis vendredi soir avaient été relâchées, ils sont toujours plus d’une vingtaine d’avocats volontaires à s’enquérir des nouvelles arrivées et à répondre aux inquiétudes suscitées par le décret, via une ligne téléphonique qu’ils ont mise en place.
Une vingtaine d’autres sont déployés dans les autres terminaux de l’aéroport, explique Camille Mackler, avocate d’une ONG de défense des immigrés qui aide à coordonner leur travail depuis samedi.
Ce décret, explique-t-elle, "ce n’est pas l’Amérique, ce n’est pas ce pays qu’on aime tous". "Plus que tout il envoie le mauvais message, aux Américains comme au reste du monde".
En même temps, Camille, 37 ans, reconnaît n’avoir jamais été "aussi fière de nos avocats, qui d’habitude ont vraiment mauvaise réputation", passant pour des requins à l’affût du moindre différend pour gagner de l’argent. (...)