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La vie des idées
Défaites démocratiques
Élie Baranets, Comment perdre une guerre. Une théorie du contournement démocratique, CNRS Editions, 2017, 384 p.
Article mis en ligne le 2 février 2021
dernière modification le 1er février 2021

Pourquoi les démocraties perdent-elles certains conflits ? Par défaut de démocratie, répond Élie Baranets, exemples à l’appui.

Vietnam et Liban : enjeux d’une comparaison

Autrement dit, quand le chef effectif des armées d’une démocratie fonde l’entrée en guerre sur un mensonge élaboré pour obtenir l’approbation des contre-pouvoirs et du peuple, il crée un cycle vicieux. Celui-ci procède en plusieurs étapes, dont la première consiste à choisir un effort militaire restreint et inadéquat aux nécessités opérationnelles, ce qui produit des difficultés opérationnelles et tactiques. Ces piètres résultats encouragent le développement d’une contestation au sein de la société et des institutions politiques. Cette opposition mène le dirigeant des armées à faire des choix politiques restreignant encore plus les efforts militaires, ce qui mène inévitablement à la défaite. (...)

L’auteur appuie cette thèse sur la méthode dite des « cas les plus différents » et produit une étude qualitative appliquée à un échantillon limité

Il analyse d’une part la guerre du Vietnam opposant d’un côté les États-Unis et le gouvernement officiel de ce pays à une révolution communiste, soit un « État-puissance » et un régime allié contre une insurrection sur le territoire de ce dernier. Il étudie d’autre part la guerre du Liban de 1982, opposant l’État d’Israël à l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP) et les troupes syriennes déployées au Liban, soit un État isolé dans son environnement géographique contre un groupe terroriste et une armée étatique ennemie sur le territoire d’un État voisin. Le rapport au temps constitue une autre différence entre ces cas : pour les États-Unis, la guerre du Vietnam a duré dix ans (1965-1975), tandis que dans le cas d’Israël, l’intervention au Liban a duré un peu plus d’un an (juin 1982-septembre 1983, et a débouché sur un retrait total de l’armée israélienne en 1985).
Le mensonge au cœur de l’échec (...)