
(...) l’ancien officier de renseignement de la NSA William Binney, présent à Strasbourg pour le Forum mondial de la démocratie, ne ménage pas la France et sa stratégie pour lutter contre le terrorisme.
(...) Très critique vis-à-vis de l’administration de George W. Bush, M. Binney a démissionné de la NSA (National security agency) en octobre 2001, peu après les attentats du 11-Septembre, devenant un « lanceur d’alertes » bien avant son compatriote Edward Snowden.
Il était présent mercredi dans la capitale alsacienne pour s’exprimer sur le thème « Surveillance, quel est le bon dosage ? », dans le cadre du Forum de la démocratie organisé par le Conseil de l’Europe autour de la question « Liberté versus contrôle », d’une actualité brûlante après les attentats de Paris. (...)
Aux Etats-Unis, « nous aurions pu choisir une approche rationnelle du renseignement (...), mais au lieu de cela, nous avons choisi la collecte massive d’informations », explique-t-il. « Ce que je ne cesse de dire, c’est que c’est la recette de l’échec garanti ». (...)
L’ancien de la NSA ne veut pas s’avancer sur la possibilité de l’adoption d’un « Patriot Act à la française », mais préconise une « discussion ouverte » sur le thème de la collecte des données à l’échelle mondiale, entre les gouvernements mais aussi les acteurs des sytèmes judiciaires. « Nous pourrions garantir le respect de la vie privée de pratiquement tous les habitants de la planète », se prend-il à rêver. (...)