
Et si on oubliait le béton et la laine de verre au profit de la paille, ce matériau isolant bon marché, abondant, peu polluant et ultra-performant ? Longtemps réservée aux maisons particulières, la paille s’invite désormais dans les bâtiments publics. Écoles, crèches, salles des fêtes... les expériences se multiplient, en ville et à la campagne, grâce à quelques élus volontaristes.
Depuis 2012, les bureaux d’étude et les assureurs peuvent même s’appuyer sur des textes officiels pour encadrer les projets de construction en paille. Mais élus locaux et professionnels du bâtiment doivent néanmoins rester motivés et convaincus pour que leurs projets aboutissent. Rencontres avec ces pionniers de la transition. (...)
Longtemps réservée aux auto-constructeurs, et à quelques particuliers accompagnés de professionnels engagés, la paille est sortie de la confidentialité en 2012 avec la publication de ce que l’on appelle « les règles professionnelles ». Ce document technique qui décrit les conditions dans lesquelles la paille doit être mise en œuvre à un statut « officiel » : il est reconnu par les autres professionnels du bâtiment, par les autorités et par les assureurs.
« La paille est le matériau isolant qui a la plus faible empreinte écologique », souligne Coralie Garcia, co-présidente du réseau français de la construction en paille (RFCP). La paille a en effet un tout petit bilan carbone. « Elle permet de construire des bâtiments passifs et de faire chuter, voire de supprimer, les factures de chauffage. Elle permet aussi de valoriser l’activité agricole. Et de ne pas passer par une usine. Elle est adaptée à tous les bâtiments. » La paille a en plus une durée de vie qui n’a rien à envier au béton : le plus ancien bâtiment au monde construit en ossature bois et en isolation paille a près d’un siècle. Il est situé ... en France ! (...)