
Alors que s’ouvre le Forum mondial de l’eau à Marseille, la région parisienne donne l’exemple avec l’aide à l’agriculture bio au-dessus des nappes phréatiques...
« Avant, on s’intéressait à la qualité de l’eau dans la source, aujourd’hui on s’y intéresse dès le moment où l’eau touche le sol », résume Claude Vignaud, chef du centre de Sens de la régie Eau de Paris, alors que la gestion de l’eau est au coeur du Forum mondial de l’eau à Marseille. (...)
La qualité de ces sources souterraines s’est dégradée depuis 50 ans avec le développement de l’agriculture intensive, synonyme d’usage massif d’engrais et de pesticides qui s’infiltrent dans les sols. (...)
Un aspect plus surprenant de ce volet préventif consiste à aider directement et financièrement les céréaliers acceptant de se convertir à l’agriculture biologique et donc de se passer d’engrais chimiques et de pesticides. Dans la vallée de la Vanne, dans les départements de l’Yonne et de l’Aube à quelque 150 km de Paris, la surface exploitée en bio a ainsi été multipliée par trois depuis 2008, avec 735 hectares aujourd’hui, selon Eau de Paris. Les agriculteurs en conversion y perçoivent une aide de l’ordre de 400 euros par an et par hectare pendant 5 ans, explique Marguerite-Marie Larroque, ingénieur chez Eau de Paris.
Outre ce coup de pouce financier, un animateur a été embauché pour conseiller les intéressés et la régie parisienne a co-financé l’installation dans l’Essonne d’une coopérative de semences bio chargée, elle aussi, de contribuer à la mise en place d’une filière pérenne à proximité de ces précieuses sources (...)
Du côté de la régie parisienne, on précise qu’il est trop tôt pour mesurer l’impact de cette démarche sur la qualité de l’eau du robinet, déjà jugée de "très bonne qualité" en Ile-de-France selon l’agence régionale de santé. Mais le céréalier Francis Verrier y voit de toute façon un intérêt pour sa santé : « Cela fait 28 ans que j’épands des produits désherbants dans mes champs. Le problème, c’est que ça fait aussi 28 ans que je les respire. Le premier à absorber ces produits, c’est moi, ce n’est pas l’habitant de Paris... »