
Dans les mines de charbon chinoises, il n’y a pas ou peu de ventilation, le matériel est vétuste, les horaires épuisants. Sept mineurs y perdraient la vie chaque jour ! Au Brésil, c’est dans les mines d’or que les ouvriers meurent étouffés, quand ils ne tombent pas sous les balles des forces de l’ordre ou des hommes de main de certains propriétaires. En République démocratique du Congo, les mineurs qui extraient le cuivre et le cobalt ont parfois moins de 10 ans. En Russie, la ville-usine de Norilsk, où l’on extrait du nickel, fait partie des dix sites les plus pollués du monde ! Bref, quel que soit le matériau extrait, et où que ce soit dans le monde, les conséquences sont toujours désastreuses.
« L’exploitation minière est une activité prédatrice et dangereuse », résument les membres d’« Ingénieurs sans frontières systèmes extractifs » (ISF Syst-Ex). L’association, qui étudie les impacts de l’industrie minérale depuis plusieurs années, vient de publier un état des lieux qui synthétise des milliers de rapports, publications scientifiques, articles de presse ou documentaires relatant des faits graves depuis des dizaines d’années, partout dans le monde. Sur les dizaines de milliers de sites miniers qui ont été ou sont en activité, les ingénieurs en ont sélectionnés trente-deux qu’ils jugent représentatifs des mauvaises pratiques du secteur. Ces sites couvrent un large panel de minerais (aluminium, charbon, cobalt, cuivre, diamant, étain, mercure, nickel, or, phosphates, platine, plomb, tanzanite, tungstène, uranium et zinc) et de pays d’extraction (de l’Afrique du Sud, à l’Australie, en passant par le Brésil, l’Espagne et la Mongolie).
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ou à certains discours véhiculés par les entreprises extractrices, « les problématiques ne sont pas plus graves dans les pays en voie de développement que dans les pays développés », insistent les ingénieurs. (...)