Ces derniers temps, la police et parfois la justice ont tendance à confondre les militants écologistes pratiquant des actions illégales, et les journalistes qui les couvrent. Un journaliste de Reporterre a été placé en garde à vue, des journalistes locaux ont été convoqués pour avoir suivi des décrocheurs de portraits de Macron... Et Konbini vient d’être condamné pour avoir suivi des militants animalistes à l’intérieur d’un élevage de poulets. Enquête.
Couvrir une action illégale, pour un journaliste, est-ce se rendre complice de l’action ? Et quand la couverture de l’action nécessite pour le journaliste de pénétrer dans des lieux interdits, doit-il y renoncer ? Vendredi 26 juin, Alexandre-Reza Kokabi, journaliste à Reporterre, était arrêté sur le tarmac de l’aéroport d’Orly. Il suivait des militants écologistes d’Extinction Rebellion, venus dans cette zone interdite au public bloquer le décollage d’un avion, et ainsi dénoncer les aides apportées par l’État au secteur de l’aviation dans le cadre de la crise sanitaire. L’action de désobéissance civile était à la fois dans la veine de ce que fait habituellement XR (Exctinction Rebellion), c’est-à-dire hors-la-loi mais sans violence (...)